Le contrôle des marges ainsi que le contrôle des prix sont des matières qui vont revenir sur le devant de la scène politique. Sur ces sujets brûlant, la Nouvelle-Calédonie avait sollicité un avis de l’Autorité nationale de la Concurrence. Va-t-elle faire exactement le contraire de ce qui est recommandé par cet organisme reconnu ? Dans ce cas, gouvernement et Congrès se mettraient en contradiction également avec l’Autorité locale dont on peut douter qu’elle contredise son alter go national ! Embrouillaminis.
L’AUTORITÉ RECOMMANDE DE METTRE FIN À LA RÉGLEMENTATION DES PRIX ET DES MARGES
Dans un chapitre intitulé « Les mesures souhaitables », l’Autorité nationale de la Concurrence rappelle que dans le cadre de l’opération « produits OKé », les prix et les marges de détail avaient été définis pour 115 produits. Or, poursuit l’organisme expert, « définir un niveau de prix ou de marge maximale est généralement voué à l’échec« .
S’appuyant sur des comptes rendus réalisés par la Direction des Affaires Economiques, l’Autorité de la Concurrence constate que « contrôler les prix et les marges s’avère difficile à mettre en oeuvre sans entraîner d’effets négatifs sur l’investissement, la concurrence ou la disponibilité des produits. Les régulations de ce type sont donc réservées à des situations conjoncturelles ou sectorielles spécifiques dans lesquelles l’efficacité des mécanismes concurrentiels ne peut être renforcée. »
L’Autorité conclut : « Il apparaît donc préférable de mettre fin aux réglementations de prix mises en place en rétablissant la liberté des prix de détail et de privilégier une action volontariste sur les structures de marché de la distribution de détail pour renforcer de la concurrence. »
LA NOUVELLE-CALÉDONIE VA-T-ELLE FAIRE … LE CONTRAIRE ?
Le rapport de l’Autorité nationale de la Concurrence est une expertise étayée. Or, le gouvernement local a poursuivi le développement d’une économie dont les marges seraient contrôlées. C’est l’un des axes de la fameuse loi-compétitivité.
Il semblerait même que dans l’hypothèse d’un report de la date d’application de la TGC, un nouveau blocage des prix soit envisagé. Cette mesure serait destinée à donner des gages à l’intersyndicale sur la lutte contre la vie chère.
Ces deux mesures -contrôle des marges, contrôle des prix-, auraient un double effet négatif : celui de freiner l’investissement et de mettre en difficulté des entreprises d’une part, celui d’être relativement inopérant d’autre part.
C’est l’Autorité de la Concurrence qui l’écrivait le 21 septembre 2012.