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    EMPLOI : LA CALÉDONIE MARCHE SUR LA TÊTE !

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    L’absence de modèle pertinent de développement économique et l’incapacité à réformer ses politiques publiques pour se tourner vers un modèle moderne, conduit la Nouvelle-Calédonie à opérer des choix de dépenses qui la mènent droit dans le mur. La politique de l’emploi est, sur ce point crucial, édifiante. Constats.

    COPIÉ-COLLÉ DU MODÈLE MÉTROPOLITAIN
    La richesse d’un pays est produite par l’entreprise, c’est à dire par le secteur privé. Toutes les tentatives menées sur un modèle exclusivement ou excessivement public ont échoué. Elles concernent les société marxistes telles l’URSS, Cuba, le Venezuela ou la Corée du Nord. Seule, aujourd’hui, cette dernière survit sous le joug d’une dictature féroce.

    La France, depuis l’avènement des socialistes en 1981, et en dépit d’une alternance avec les présidences Chirac et Sarkozy, a été incapable de se réformer pour se sortir des tentacules d’un modèle fondé sur l’interventionnisme d’Etat. Les dernières tentatives furent, paradoxalement, menées par Manuel Valls. Aujourd’hui, Macron a pris résolument le taureau par les cornes et, conformément à son programme annoncé, tente de transformer l’économie de la France. La séquence actuelle avec la SNCF marquera, soit son échec, soit la poursuite de la réforme.

    La Calédonie, elle, a “singé” le modèle métropolitain aussi bien dans le “copié-collé” des lois du travail et des réglementations économiques, que dans l’inspiration du modèle économique. Interventionnisme à tout crin du politique et de la puissance publique, croyance dans la seule relance de la consommation pour générer la croissance, augmentation excessive de la dépense publique sont le fondement de sa politique économique. Ces raisons, auxquelles s’ajoutent une absence d’anticipation et de réformes des politiques publiques, ont conduit à la situation de quasi-faillite des comptes publics que l’on constate aujourd’hui.

    QUI ALIMENTE LES FINANCES PUBLIQUES ?
    L’analyse de l’emploi est le reflet de cette réflexion, ou plus exactement, de cette absence de réflexion.

    Un emploi public, dans le statut actuel de la fonction publique, est un emploi à vie, et donc une charge pour les finances publiques pour le temps d’une génération.

    Un emploi privé reflète une dynamique de l’entreprise, et par conséquent, un ensemble de contributions sociales et fiscales qui vont permettre la rémunération des emplois publics et les dépenses sociales.

    Depuis deux ans, les finances publiques sont entrées en turbulence. Les collectivités doivent restreindre drastiquement leur train de vie. Les régimes sociaux sont dans le rouge, et le fameux Ruamm est en situation de faillite, une faillite qui aurait été imposée et déclarée s’il s’était agi d’un régime ou d’une société privée. La recette fiscale a diminué dans des proportions jamais connues, et cette chute, espèrent les élus, sera compensée par un impôt nouveau, à l’assiette d’une envergure sans précédent, la TVA baptisée TGC.

    Dans ces conditions, aggraver la charge des dépenses publiques est un danger mortel pour les années -et les générations- futures. C’est pourtant dans cette voie que la Nouvelle-Calédonie s’est engagée !

    METTRE DE L’EAU DANS UN BATEAU QUI COULE !
    Constater que le territoire est en panne de création d’emplois dans l’entreprise et le secteur libéral, et se réjouir de la création, -en compensation !-, d’emplois publics, c’est, en termes économiques, marcher sur la tête.

    C’est comme un bateau qui coule en raison d’une voie d’eau. Au lieu d’écoper tout en tentant de boucher la fuite pour restaurer sa flottabilité, on lui rajoute de l’eau !

    Facteur aggravant : en raison de la création des provinces – nécessité politique que personnes ne doit remettre en cause -, le poids du secteur non marchand est devenu excessif par rapport au secteur marchand. Il est au moins d’un tiers plus élevé que dans un pays moderne ! Il convient donc d’être attentif et prudent sur toute aggravation de ce déséquilibre.

    En constatant que le secteur privé a perdu 270 emplois en 2017, “mais” que le secteur public en a “gagné” plus du double -chiffre à pondérer toutefois de l’apport des fonctionnaires de l’Etat dans la mesure où ils ne représentent pas une charge pour la Calédonie-, les Calédoniens ont devant leurs yeux un spectacle terrifiant : celui d’une vue partielle du naufrage en cours de leur territoire.

    Marc G.

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