FONCTION PUBLIQUE : LES POLITIQUES DIVERGENTES EN MÉTROPOLE ET EN CALÉDONIE

En ouvrant 420 postes à l’intégration de contractuels dans la fonction publique locale, le gouvernement adopte une position conforme à la loi du pays sur le sujet votée en décembre 2016. Ce faisant, il est notable que la Nouvelle-Calédonie se place à l’opposé des orientations prises en métropole notamment dans le cadre d’une meilleure maîtrise de la dépense publique. Divergences.

RÉDUIRE D’UN CÔTÉ, AUGMENTER DE L’AUTRE
Le 1er février dernier, en effet, le Premier ministre et Gérard Darmanin, ministre des Comptes Publics, annonçaient la mise en œuvre des promesses de campagne d’Emmanuel Macron de réduire de 120 000 le nombre de fonctionnaires. Rappelons que ce chiffre était de 500 000 dans le programme de François Fillon.

En Nouvelle-Calédonie, 130 postes de fonctionnaires, répartis entre l’OPT, les hôpitaux et les collectivités, pourront être pourvus après une instruction sur dossier et une épreuve orale. Objectif affiché depuis l’origine : résorber l’emploi qualifié de précaire et augmenter le nombre de cotisants à la Caisse Locale de Retraite, la caisse des fonctionnaires.

FIN DU DOGME DE L’EMPLOI À VIE
A Paris, c’est tout l’inverse qui a été décidé.

Le Figaro Economie relevait ainsi le 1er février dernier :  » À l’issue du premier comité interministériel de la transformation publique (CITP), qui réunissait l’ensemble du gouvernement à Matignon pour réfléchir à la réforme de l’État, le ministre de l’Action et des Comptes publics a en effet annoncé que l’État allait lancer un inédit «plan de départs volontaires» dans la fonction publique. Une annonce qui vise à faire voler en éclats les derniers tabous entourant encore la fonction publique et marque aussi la fin du dogme de l’emploi à vie, garanti dès l’embauche à tous les totale de mobilité, moins de quatre agents sur cent changeant chaque année de poste.« 

Le gouvernement central comme le gouvernement calédonien ont un défi analogue à relever : redresser les comptes publics. L’un et l’autre ont choisi des options diamétralement opposées. L’un choisit la réforme, une réforme probablement difficile qui touche à un dogme, l’autre poursuit une route voulue notamment par les représentants des fonctionnaires.