
C’est un projet né en 2013, après que les réflexions menées par les maires de l’agglomération et le gouvernement de l’époque sur le transport interurbain, aient donné la conclusion la moins onéreuse : le Bus à Haut Niveau de Service, le BHNS.
Plusieurs options avaient été approchées : le tramway sur rail, trop cher, le tramway sur pneu, encore trop cher, et enfin le BHNS. Un sigle barbare créé en France désignant le Bus à Haut Niveau de Service, un système moderne et économique inventé en Amérique dans les années 2005 sous le nom de « BRT », Bus Rapid Transit.
De quoi s’agit-il ? Pour faire simple, le BHNS roulant sur une voie entièrement dédiée -un « site propre »- où les seuls arrêts sont les quais d’embarquement et de débarquement, est un véritable petit tramway sur pneu. Il peut même aborder et décoller des quais sous guidage optique, et progrès sensible, permet l’embarquement des personnes sur chaise grâce à ses portes latérales et son fond plat.
En Calédonie, le chantier administratif, financier puis matériel a commencé immédiatement après le feu vert -et la subvention- du ministère de l’écologie il y a 4 ans. Depuis plusieurs mois, les habitants de Dumbéa et de Nouméa découvrent les travaux de construction des 13km de voies. Coût important : 20 milliards au total et 17 engagés. Autant de travail pour les entreprises, bienvenu en ces temps de crise.
Hier, la présentation des différents chantiers a montré que le SMTU « est dans les clous ».
RÉSOUDRE LE PROBLÈME DES 15.000 ENTRÉES DE VOITURE À NOUMEA CHAQUE MATIN
L’enjeu : permettre aux habitants des communes environnantes, Mont Dore, Paita et Dumbéa, devant se rendre quotidiennement à Nouméa, de disposer d’un moyen de transport confortable, économique, et … respectant les horaires. C’est que pour travailler, déposer les enfants dans les établissements scolaires, ou simplement faire des courses, ce sont 15.000 véhicules qui entrent -et qui sortent- quotidiennement de la capitale ! En général, avec une seule personne à bord …
Créer un transport public « sexy » et moderne était la seule solution pour stabiliser -et peut être, de réduire-, les flux de véhicules. Conclusion que Georges Naturel, Eric Gay, Harold Martin, Jean Lèques et le gouvernement d’Harold Martin représenté par Gaby Briault, avaient présentée en 2013 au ministère des Outre-mer et au ministère de l’Ecologie à Paris.
Depuis la solution a été lancée. Beaucoup sont sceptiques, d’autres enthousiastes. Une certitude : le tout voiture en croissance exponentielle serait catastrophique. Alors …
Arguments forts du Neobus : des parkings sécurisés pour les clients dans l’agglomération, un départ toutes les 3 minutes aux heures de pointe, une liaison rapide avec le centre-ville de Nouméa, et des horaires respectés. Pendant que les automobilistes fulminent, ou prennent leur mal en patience, dans les embouteillages !
Point d’orgue : une brigade d’intervention assurera le contrôle et la sécurité dans le Néobus.
DES « NEOBUS » À HYDROGÈNE ? LE PREMIER AU MONDE VA ÊTRE MIS EN SERVICE À PAU
Pau, la commune de François Bayrou, a dévoilé en août dernier « son plus grand projet actuel » en terme de coût et de durée : son réseau de BHNS et surtout, le premier BHNS à hydrogène au monde.
« Pau a choisi d’équiper sa future ligne de Bus à haut niveau de service de bus à hydrogène. Il s’agit d’une première française mais également d’une première mondiale car ce tout nouveau type de bus sera garanti « zéro émission ». Pau va en effet être capable de développer sa propre capacité de fabrication d’hydrogène. L’agglomération paloise sera donc la première au monde à disposer de bus électriques pile à combustion à hydrogène. « Nous avons fait le choix d’un process entièrement respectueux de l’environnement », insiste François Bayrou, président de l’agglomération paloise. » (la République des Pyrénées).
C’est la société belge Van Hool qui fournira les véhicules. Engie, mandataire du groupement et sa filiale GNVert apporteront leur savoir-faire pour l’exploitation de la station d’hydrogène pendant les 15 années du contrat.
Immense avantage de l’hydrogène comme carburant : un « plein » plus rapide que pour les véhicules électriques, quelques minutes contre … quelques heures, une plus grande autonomie, et une maîtrise désormais accomplie du « craquage » de la molécule d’eau H2O pour récupérer l’hydrogène et du stockage, et enfin, des émissions … de vapeur d’eau.
L’hydrogène, c’est le choix d’Engie. Alors verra-t-on en Nouvelle-Calédonie, après la première mondiale de Pau, des BHNS alimentés en hydrogène ?
Dans la révolution du transport interurbain qui se déroule sous nos yeux, ce serait aussi une révolution dans le Pacifique et l’hémisphère sud. Et pour la Calédonie, la … fleur d’amborella sur le gâteau.