
La Nouvelle-Calédonie aura bientôt l’alcool le plus cher du monde, et les touristes paieront le bon vin français plus cher dans ce territoire français … que dans leur propre pays. Mais les nouvelles taxes sont, selon les déclarations officielles, destinées à freiner le fléau que constitue l’excessive consommation d’alcool en Calédonie. Objectif fort louable mais qui demandera une totale transparence sur cet effort exigé des Calédoniens. Une transparence sur la prévention et la répression où tout, à peu de chose près, reste à faire ! Trous dans le dispositif.
DES CONTRÔLES D’ALCOOLÉMIE
PRATIQUEMENT INEXISTANTS
Tout commence d’abord par le contrôle et la répression, sinon l’intention, comme dit le trivial sans commun, “relève du pipeau”.
Les contrôles routiers, pour ne parler que d’eux ? Ils sont pratiquement inexistants, alors que cela fait des années que les accidents de la route dus aux abus d’alcool sont dénoncés.
Bien sûr, il y a les fameuses “opérations coup de poing”. Elles se déroulent de temps en temps -combien en 2017 ?-, et se traduisent par de belles communications. Impact éducatif sur les conducteurs : proche de zéro.
A Nouméa, en zone police nationale, les automobilistes ne craignent guère les contrôles d’alcoolémie. Et pour cause : combien ont été effectués, ne serait-ce que le vendredi soir ou le samedi soir, après 22 heures ? Le nombre est là aussi proche de zéro.
UNE PRÉVENTION
PRATIQUEMENT INEXISTANTE
Depuis le temps que la Nouvelle-Calédonie s’émeut des méfaits de l’abus d’alcool, -un triste record national-, dénoncé tous azimuts dans les violences familiales, les violences faites aux femmes, les accidents de la route, les troubles à l’ordre public, quid de la politique nécessaire en matière de prévention ?
La page n’est pas blanche, mais presque.
Certes, le fameux Plan Do Kamo est devenu l’alpha et l’oméga dans tous les domaines touchant à la santé et aux sujets périphériques. Il s’agit, disent ses responsables, de changer les comportements, et notamment, par l’éducation en primaire. Vaste programme …
Alors il faut passer aux actes. Ce sujet calédonien n’est pas unique au monde, et il n’est pas besoin de nouvelles études pour compléter les études pour développer une pédagogie informant les enfants sur les conséquences des abus d’alcool. Tout doit évidemment être prêt pour compléter les programmes dès 2018 …
UN MANNE ANNONCÉE
QUI POURRAIT PERMETTRE
UNE STRATÉGIE SANS PRÉCÉDENT
4,5 milliards, ce n’est pas rien ! Ils viendront s’ajouter aux dizaines de milliards qui alimentent déjà l’Agence Sanitaire et Sociale dont la mission première est -était?- la prévention en matière de santé.
Pour les hauts revenus, l’augmentation annoncée sera naturellement indolore. Pour les autres, elle sera ressentie comme une punition du plus grand nombre pour une minorité de consommateurs abusifs d’alcool.
Cet effort sera peut être accepté. Mais la contrepartie sera une exigence : des résultats rendus publics, et une évaluation, elle aussi publiée, de cette partie de politique publique.