A écouter les « économistes » du coin, officiels ou pas, intervenants en colloques ou s’exprimant dans les médias, la Calédonie n’est pas vraiment en crise. « Un ralentissement », qui peu à peu fait place à « des difficultés économiques ». Réalités.
Bien sûr, des idées de remèdes sont avancées, pour « bâtir une économie à côté du nickel« . Et de préciser, « pas à la place du nickel« , parce que la mine et la métallurgie sont pour longtemps encore un socle économique du territoire. Comme si cette évidence avait échappé aux esprits sensés …
On évoque aussi les pistes : exporter pour ouvrir l’économie ; où ? Au Vanuatu, dans les petites îles du Pacifique. Ben voyons. Tout celà rappelle les programmes pour atteindre l’auto-suffisance alimentaire depuis 50 ans.
LES MÊMES PONCIFS
DEPUIS 30 ANS
Il n’y a qu’un hic, dans tout ce blabla, en deux temps :
– le premier, c’est que « bâtir une économie à côté du nickel« , « rechercher des marchés à l’exportation« , « atteindre l’autosuffisance alimentaire » et autres « diversifications de l’économie calédonienne« , celà fait 30 ans que les mêmes poncifs reviennent sur le tapis. Et que rien n’a été fait, à l’exception de l’aquaculture, il y a 30 ans, d’une plutôt courte période pour le tourisme, il a y 30 ans, et de quelques expériences comme l’exportation des chauffe-eau solaires et des squash que l’on cite toujours en exemple. Depuis 30 ans.
– Le seconde, c’est une forme d’autisme des responsables territoriaux sur les questions pourtant essentielles des investissements privés, sur la croissance de la Nouvelle-Calédonie, sur ses finances publiques, et sur la situation de ses régimes sociaux.
INVESTISSEMENT PRIVÉ, EMPLOI,
FINANCES PUBLIQUES ET RÉGIMES SOCIAUX
Le secteur privé -celui qui crée la richesse, et alimente la fiscalité-, a perdu plus de 2000 emplois en 2 ans. Et l’on veut nous faire croire que les créations d’emplois publics compensent partiellement ces disparitions. C’est une absurdité économique, héritée des années malheureuses de la gouvernance socialiste de la France.
Plus grave, l’investissement privé est en panne, et avec lui, la nécessaire croissance. L’instabilité fiscale, l’absence de politiques publiques adéquates, le manque de lisibilité en matière de modèle de développement ont provoqué ce tarissement funeste. Et le ciel n’est pas prêt de se dégager !
Les finances publiques ne sont pas au mieux. Mais pire, elles affectent les entreprises par les retards de paiement inadmissibles dans beaucoup de cas, et alors que des engagements -ceux qui rendent les couillons joyeux- avaient été pris dans ce domaine.
Quand aux régime sociaux, tels les autruches, les responsables ne veulent surtout pas voir la réalité : une Cafat en quasi-faillite avec le Ruamm endetté de 20 milliards, et des régimes en déficit structurel, des dépenses de santé qui ont fait un bond vertigineux, avant même que ne soit ouvert l’hopital de Koné, et que le coût réel de fonctionnement du Médipôle et de centres para-médicaux aient été précisément évalués.
TRANSITION
OU CAUCHEMAR À VENIR ?
Les dépenses démesurées de santé, les régimes sociaux exorbitants au regard de la population et de nos moyens, l’absence de maîtrise de l’augmentation de ces coûts, tout celà est en passe de provoquer un séisme économique et social en Nouvelle-Calédonie.
Et pourtant, alors que la Calédonie s’enfonce, l’orchestre joue sur le pont du navire qui prend l’eau. Pour les « économistes », ce n’est qu’une « transition ». Pour les politiques comme pour les chefs d’entreprise et les contribuables, cela risque d’être un cauchemar.