« LES POLITIQUES SE FICHENT DE L’ÉCONOMIE » : LE MEDEF « A LES BOULES » !

Pourtant plutôt conciliant ces dernières années tout en défendant les intérêts et le point de vue des employeurs, le Medef, par la voix de l’un de ses co-présidents, Daniel Ochida, laisse pointer son ras-le-bol sur l’absence de véritable stratégie économique de la Nouvelle-Calédonie. A l’évidence, l’organisation professionnelle dont les adhérents sont de plus en plus touchés par la crise, a le sentiment que les responsables politiques aux commandes occultent les nouveaux impératifs d’une économie en chute, tout comme les attentes des entrepreneurs et des investisseurs. Colère.

BESOIN D’UNE NOUVELLE STRATÉGIE DE CROISSANCE
C’est au cours d’une émission sur RRB que le chef d’entreprise, co-responsable du Medef, a laissé tomber : « les politiques se fichent de l’économie« . Il est vrai qu’alors que le leitmotiv, c’est « la sortie des Accords », la situation économique se dégrade à une vitesse qui s’amplifie, sans qu’une véritable stratégie se mette en place pour combattre cette dégradation.

Au cours du colloque à l’Université sur « l’économie de la Nouvelle-Calédonie après 2018 », Cécile Couharde, maître de conférence, l’avait pointé du doigt : le territoire a besoin d’une nouvelle stratégie de développement et de croissance.

« ILS N’Y CONNAISSENT RIEN ! »
Un chef d’entreprise, proche du Medef, est quant à lui plus critique : « la politique économique de la Nouvelle-Calédonie est, en réalité, faite par des responsables qui n’y connaissent rien tout, politiques et fonctionnaires. Ce qu’ils veulent, c’est tout contrôler et augmenter les impôts. C’est le même schéma qu’en métropole, et maintenant en pire ! »

Cette absence de stratégie pénalise en effet la visibilité, pour les entreprises, et pire peut être, occulte tout espoir de redressement en laissant l’impression d’aller dans le mur. « On est dans le mur« , déclarait d’ailleurs Daniel Ochida.

DES CONSÉQUENCES DÉVASTATRICES À VENIR
Or la situation va encore s’aggraver dans les mois à venir. Une quasi-faillite des régimes sociaux, qui va conduire à des décisions historiquement douloureuses, des difficultés progressivement infranchissables pour les collectivités, et des conséquences encore plus dévastatrices sur l’économie déjà en souffrance, si un nouveau modèle de développement n’est pas mis en place.

Pour corser le tout, le Conseil d’administration de Vale devrait rendre son verdict sur l’avenir de l’usine du sud, probablement dans les deux mois qui viennent. Les personnels craignent une dramatique réduction des emplois dont les conséquences sociales et politiques ne sont, ni anticipées, ni mesurées.