SCENARIO CATASTROPHE : L’EFFONDREMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DE LA CALÉDONIE SI VALE FERME

« Il va se passer quelque chose en août », c’est le sentiment général de tous ceux qui ont suivi les déclarations du Président de Vale à propos de Vale NC : une réduction drastique de l’hémorragie financière que représente l’unité calédonienne et qui devrait se traduire par une compression massive de la charge la plus importante : la masse salariale.

LES CONSÉQUENCES SALARIALES, ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
L’Usoenc, à juste titre, a exprimé sa vive inquiétude. Mais tout comme pour KNS, le centre de décision n’est ni en Nouvelle-Calédonie, ni en métropole …

Selon les chiffres habituellement admis, les emplois directs en jeu sont au nombre de 1350 pour la mine et l’usine. S’ajoute à ce chiffre les salariés des sous-traitants évalués à 3000.

En cas de quasi-fermeture des installations –la « mise sous cocon-, le scenario catastrophe pourrait donc concerner entre 2500 et 4000 emplois, selon la position du curseur de mise en sommeil !

Jamais la Calédonie n’a subi une telle réduction d’emploi. Même au plus fort de la crise de « l’après boom », entre 1973 et 1976, et alors que la SLN était au bord de la faillite. Pour tout dire, les conséquences d’une telle catastrophe seraient incalculables, et n’ont probablement pas fait l’objet d’une quelconque simulation.

La première incidence serait la perte de revenus pour les salariés touchés. Dans le même temps, le régime d’assurance chômage de la Cafat exploserait car il serait dans l’incapacité financière de répondre à sa vocation.

Autres impacts immédiats : les encours bancaires aussi bien pour les logements que pour les véhicules, les charges familiales, eau, électricité, frais de scolarité.

LES CONSÉQUENCES POUR LA CAFAT
Mais c’est à l’évidence la Cafat, déjà en situation délicate, qui sonnerait l’urgence. Tous ses régimes sont en déficit, à l’exception de celui des retraites. D’un seul coup d’un seul, la Caisse subirait la rupture de cotisations salariales et patronales pour plusieurs milliers d’ayants-droit, et devrait en revanche assurer l’ensemble des prestations. Des pertes de recettes qui se chiffreraient annuellement par milliards.

Tout aussi grave serait l’absence de perspectives pour une reprise éventuelle d’activité de l’usine, qui s’ajouterait … à l’absence de perspectives actuelles de la Caisse si ce n’est la certitude qu’aujourd’hui, en l’absence de réformes structurelles urgentissimes, elle court à l’effondrement.

L’impact serait rude, également, au titre des finances publiques dont les universitaires de Nouville évoquaient récemment la « crise ».

Pour le gouvernement, l’équilibre des régimes sociaux tout comme les équilibres budgétaires se rapprocheraient de la quadrature du cercle. Ce serait, dans le cas évoqué, un exercice de haute voltige.

ENTRÉE DANS LA CRISE AVANT LA SORTIE DES ACCORDS ?
La question qui se pose alors, dans ces sinistres éventualités : quels recours pour les personnes touchées ?

Une seule réponse en deux chapitres : la solidarité locale, et la solidarité nationale.

Au titre de la solidarité locale, outre les actions citoyennes, ce serait aux élus de la Province sud et du gouvernement qu’il appartiendrait de prendre les mesures possibles. Quant à la solidarité nationale, la question peut être posée –dans son principe, puisque la catastrophe n’est est qu’au stade de risque …- à la ministre des Outre-mer justement présente sur le territoire.

Nul doute, bien sûr, qu’une anticipation de ces mesures se prépare « au cas où », compte tenu du sérieux de la déclaration récente de Fabio Schvartsman. Pour l’heure, l’autre géant, dans le nord, est bien silencieux. Mais il perd, lui aussi, des sommes colossales.

A l’occasion du passage d’Annick Girardin, et parce qu’en dépit de son autonomie extrême, la Nouvelle-Calédonie fait partie intégrante de la République, il serait prudent d’évoquer, en sus de la « sortie des Accords », une possible « entrée dans la crise » avec court préavis …