
C’est le très sérieux Metal Bulletin, magazine numérique londonien d’information sur les métaux et l’industrie, qui a mis le feu aux poudres. Il fait état de la déclaration du Président Directeur Général de Vale incluse dans une note de Citi Research, banque d’investissement dont la vocation est d’identifier les opportunités et les risques relatifs aux investissements, selon les pays. Concernant la Nouvelle-Calédonie, il ne s’agit ni plus ni moins que de la fermeture de l’usine Vale du sud. Commentaires.
« HAS TO BE SHUT DOWN »
Titrant « Vale’s ceo says New Caledonia nickel operation has to be shut down, according to Citi » ( Le « Chief Executive Officer » de Vale déclare que les activités nickel en Nouvelle-Calédonie doivent fermer, selon Citi), le Metal Bulletin, rapportant la note de Citi, écrit que Fabio Schvartsman, PDG de la compagnie brésilienne aurait déclaré sèchement le 28 juin dernier lors de la conférence annuelle de Citi au Brésil : « Vale Nouvelle-Calédonie a perdu 1,3 milliards de dollars au cours des 3 dernières années, et doit être fermé ».
L’information, reprise par Alain Jeannin de NC1ère et Les Nouvelles, constitue-t-elle le lancement d’un processus interne aboutissant à la fermeture de l’usine de Goro ?
SOUS LA BARRE DES 4 DOLLARS !
C’est le marché qui continue à inquiéter l’ensemble des opérateurs. On croyait avoir touché le fond avec un cours de 5 dollars ; or celui-ci est descendu sous la barre des 4 dollars en juin ! Conséquence : des pertes encore plus grandes pour les producteurs calédoniens, et surtout, l’absence de visibilité des perspectives de redressement.
Vale-NC a produit en début d’année à 11.232 dollars alors que le cours du nickel au MLE est descendu à 8890 dollars. Dans la compétition mondiale, les usines de Nouvelle-Calédonie figurent parmi celles dont les coûts de production sont les plus élevés sur la planète. Cette situation les met évidemment en danger permanent. La réflexion est la même à la SLN qui s’est exprimée récemment par la voix de la nouvelle Présidente Christelle Bories.
Selon la direction des opérations nickel de Vale basée au Canada, à Toronto, l’absence de perspective de reprise du marché à court terme conduit le géant brésilien à passer en revue « avec attention » tous « les actifs à faible rendement » en vue d’une « réévaluation ». Il faut comprendre au travers du vocabulaire polissé que des décisions se préparent en vue d’affronter les pertes de Vale consécutives à la situation catastrophique du marché.
Cela signifie-t-il pour autant la fermeture du site de Goro ?
MISE SOUS COCON ?
En mai dernier, les employés de la mine de Birchtree dans le Manitoba/Canada ont reçu une lettre les informant de la fermeture de l’exploitation, Vale réduisant de 6000 tonnes sa production de métal dans la province.
Pour Goro comme, pour l’instant, la SLN, il semble que de toute façon, des mesures devront être prises pour réduire ou stopper l’hémorragie financière qui a repris de plus belle avec la baisse dramatique des cours, et l’absence de perspective rapide de reprise.
Le PDG de Vale aurait, selon Metal Bulletin et Citi, « tranché dans le vif ». Deux solutions s’offrent alors pour le court terme, c’est à dire pour 2018 dont le budget est en cours d’élaboration : la mise sous cocon, mesure radicale, d’une part, ou un nouveau plan de réduction des coûts et d’amélioration de la productivité, d’autre part.
Il faut espérer que la deuxième hypothèse sera celle choisie.