Les auditions des 4 adolescents qui ont provoqué la mort d’Aurélie Marcias à proximité de Saint Louis alors qu’elle rentrait chez elle à moto donnent, paraît-il, froid dans le dos. La description des faits, l’absence d’expression d’un regret, l’explication des mobiles auraient de quoi laisser pantois ceux qui attendraient une marque d’humanité dans cette sinistre affaire.
Après le travail remarquable de la Gendarmerie, la procédure repose entre les mains de la Justice. S’agissant une nouvelle fois de délinquants mineurs, le sujet qui trotte dans tous les esprits est le sort immédiat des prévenus.
Trop fréquemment, en effet, des délinquants mineurs se trouvent en situation de multirécidive après avoir eu à nouveau les mains libres à la suite de leurs méfaits. “Cinquième voiture incendiée” ou “nième cambriolage” font partie des constats locaux.
La litanie des “Il faudrait que …” s’égrène depuis des mois, à propos des mineurs. Bien des options sont évoquées, depuis le “Centre fermé” jusqu’à l’Epide à l’encadrement militaire.
“Que fait l’Etat ?“, sauf que … la compétence a été transférée à la Nouvelle-Calédonie depuis bien des années. Les incantations n’ont pas franchi le seuil des actes, à l’exception de travaux de rénovation d’établissements existants et la mise en place d’une structure à Paita…
Ce sujet est d’ailleurs pointé du doigt par le rapport des experts sur la sécurité, mandatés par l’ancien Premier ministre Manuel Valls.
Dans ces conditions, le travail des juges n’est pas simple. Mais pour le “vulgum pecus”, effrayé et las des crimes et des méfaits impliquants des mineurs, dans cette affaire qui a ému des milliers de Calédoniens, une des questions est bien : “vont-ils être remis en liberté ?”.