La mobilisation a été faible dans les deux circonscriptions de la Nouvelle-Calédonie : 38% dans la première, et un peu plus dans la seconde avec 52,5%. Grâce à un bon report des voix consécutif à la signature d’une déclaration commune du Rassemblement, de Gael Yano, de Pascal Vittori et de Calédonie Ensemble, Philippe Dunoyer conforte son avance sur Sonia Backes, et Philippe Gomes fait plus que combler son retard sur Louis Mapou. Au total, les deux candidats de Calédonie Ensemble sont élus, Philippe Dunoyer dans la première où il prend la suite de Sonia Lagarde, et Philippe Gomes dans la seconde où il se succède à lui-même.
Quels enseignements tirer de ce scrutin ?
DÉSINTERÊT DES ELECTEURS
D’abord, le désintérêt d’une majorité d’électeurs, notamment à Nouméa et aux Iles, pour ces législatives, et peut-être, pour la chose politique. Si le taux de participation n’est pas très étonnant aux Loyauté, il interpelle en revanche à Nouméa. Quant aux résultats, en considérant que les reports se sont correctement effectués pour les partenaires de la « plate-forme » (+7000 à Philippe Dunoyer), c’est Sonia Backes qui a trouvé des réserves nouvelles, et probablement chez des abstentionnistes du premier tour. Elle passe ainsi, à Nouméa, de 6.000 voix à 11.500 avec le seul appui du MRC et du FN.
Dans la seconde circonscription, « l’effet plate-forme » semble avoir joué pleinement, et Philippe Gomes fait un bond dans toutes les communes à fort électorat loyaliste. Il peut ainsi, non seulement refaire son retard du premier tour sur Louis Mapou, mais s’assurer une confortable avance pour être élu.
SUCCÈS DE CALEDONIE ENSEMBLE
Après le succès des candidats de Calédonie Ensemble, c’est l’avenir de la « plate-forme » et la perspective des élections provinciales de 2019 qui constituent les enjeux électoraux à venir. Avec dans l’intervalle, les élections sénatoriales, et le scrutin d’autodétermination.
En ce qui concerne les sénatoriales, les effets de la plate-forme devraient, là aussi, assurer une victoire des loyalistes. Le résultat du scrutin d’autodétermination, quant à lui, ne fait guère de doute. C’est donc la préparation de l’échéance, puis sa suite qui en sont le véritable enjeu. Avec un pouvoir central peu au fait des Accords et d’une manière générale, de la question calédonienne, la réunion des loyalistes prendra tout son sens. Question : intégrera-t-elle les électeurs qui se sont portés hier sur Sonia Backes ?
LES ENJEUX DE LA « PLATE-FORME »
Reste à connaître les attentes de la cohorte des abstentionnistes, et même au delà si l’on considère que l’amélioration de la participation est essentiellement due au réflexe anti-indépendantiste. Manifestement, l’abstention marque un déficit d’adhésion à la politique conduite en Nouvelle-Calédonie. Les états-majors devront donc s’intéresser à cette insatisfaction pour « corriger le tir ».
C’est un des enjeux de la « plate-forme », à moins qu’elle ne se limite qu’à des décisions concernant ce qu’il est convenu d’appeler « les postes ». Réponse dans les semaines à venir. Et dans l’immédiat, la répartition des secteurs au prochain gouvernement …