Elu sur une liste de regroupement aux élections provinciales dans laquelle il occupait la seconde place derrière Cynthia Ligeard, puis Secrétaire général adjoint du Rassemblement, Grégoire Bernut avait naturellement été inclus dans le groupe des Républicains au Congrès, formé à l’appel de Pierre Frogier.
Très proche de Didier Leroux, ce cadre d’entreprise aime à se préoccuper des questions économiques et fiscales. Farouchement hostile à la politique économique de Calédonie Ensemble menée par la majorité du gouvernement de Philippe Germain, il avait, à plusieurs reprises, manifesté son indépendance d’esprit.
Le tandem que désormais Harold Martin forme avec lui pour les élections législatives s’inscrira probablement dans une ligne dure anti-indépendance et anti-Calédonie Ensemble. D’ores et déjà, il a repris le thème de l’indépendance-association … que Philippe Gomes avait largement exploité contre Eric Gay et Pierre Frogier aux législatives de 2012 !
Grégoire Bernut n’a pas manqué également de stigmatiser la « majorité Calédonie Ensemble-Indépendantistes » du Congrès formée par 41 élus.
En tout cas, la seconde circonscription sera le théâtre d’une empoignade entre Républicains : Philippe Gomes, sortant UDI, a obtenu l’investiture au titre des accords nationaux, mais Harold Martin peut se targuer d’avoir été, de tous temps, un fidèle du RPR, puis de l’UMP transformée par Nicolas Sarkozy en « Les Républicains ».
Clin d’œil, ou mic-mac supplémentaire : le mentor de Grégoire Bernut, Didier Leroux, a toujours été un proche de François Bayrou mais les deux Calédoniens avaient soutenu Alain Juppé aux primaires de la droite et du centre.
Harold Martin, suspendu de son adhésion Les Républicains, sera-t-il finalement exclu ? Ironie de l’histoire : la rumeur prétend que Dominique Busserau, après son récent passage en Calédonie, avait eu la dent dure contre le maire de Paita sur la question de la suspension de ce dernier des Républicains … et le député vient de signer l’appel à soutenir la politique de recomposition d’Emmanuel Macron.
Dans l’adversité, l’ancien homme de confiance de Jacques Lafleur pourrait alors, sans retenue, rappeler qui a voté le gel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, lors du Congrès de Versailles, par 724 voix pour, 75 abstentions et 84 contre, avec l’appui de Jacques Chirac …