Son nom circulait avec insistance depuis plusieurs jours dans les rédactions et au sein des formations politiques. Avec raison. Maire du Havre, député non candidat à sa réélection, ancien de l’équipe Juppé lors des primaires, Edouard Philippe est un énarque de 46 ans passé par Sciences Po. Il avait quitté le staff de campagne de Fillon en mars 2017 suite au « Penelopegate ». Emmanuel Macron l’a nommé Premier ministre dans la journée de lundi. Chamboulement.
Les réactions n’ont évidemment pas manqué à cette nomination. Elles sont hostiles à gauche, en particulier du côté de chez Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, du Parti communiste. Quant au PS, « avec un Premier ministre de droite, le Parlement a besoin de gauche » a déclaré le Premier secrétaire Cambadelis.
Alain Juppé, dont Edouard Philippe est proche, pour avoir exercé les fonctions de directeur général des services de l’UMP lors de sa fondation, puis de porte-parole du candidat à la primaire de la droite et du centre. « C’est un homme de grand talent » a déclaré le maire de Bordeaux, ajoutant qu’il « avait toutes les qualités » pour être Premier ministre.
Les Fillonistes ne sont pas tendres pour leur ancien collègue, mais ne souhaitent pas exclure le maire du Havre, estimant qu’il « se met lui même hors de notre famille politique.”
Au Front National, où Marine Le Pen a repris la présidence, c’est « la preuve que le système UMPS existe ».
Edouard Philippe va présenter son gouvernement dans les prochaines heures. Nul doute qu’Emmanuel Macron lui a donné une feuille de route avant de se rendre à Berlin où il a estimé nécessaire « une refondation del’Europe » aux côtés de la Chancelière.
LES REPUBLICAINS FRACTURÉS ?
Dès la nomination d’Edouard Philippe, une vingtaine d’élus Les Républicains ont signé un appel à « répondre à la main tendue par le président de la République » au nom de l’intérêt général.
Nathalie Kosciusko-Morizet, Fabienne Keller, Dominique Bussereau, Benoist Apparu, Thierry Solère, Christian Estrosi ou encore Gérard Darmazin ont participé à cet appel. Jean-Louis Borloo s’est joint à eux.
Bruno Lemaire, pour sa part, a twitté « Félicitations à Edouard Philippe pour sa nomination à Matignon : dépasser les vieux clivages pour servir la France et les Français ».