C’est le niveau ultime de danger qui a frappé Nouméa à travers le virus de la dengue : deux jeunes femmes sont décédées des conséquences rapides de cette épidémie qui a déjà touché 592 personnes. Les moyens de lutte sont-ils adéquats, alors que les habitants sont véritablement en danger de mort devant l’impuissance médicale à juguler les phases les plus graves de l’affection ?
L’une des victimes était âgée de 25 ans, l’autre de 30 ans. Des adultes dans la force de l’âge, sans antécédents médicaux. Jusqu’à présent, la dengue était réputée pouvoir mettre la vie en danger des personnes plutôt âgées. Ce n’est plus le cas.
Selon les spécialistes, jamais la Calédonie, et en particulier Nouméa, n’ont été soumises à autant de types de la maladie. Mais un seul porteur existe : le moustique Aedes Aegypti dont le pouvoir de contamination s’étend au zika, au chikungunya et; accessoirement, à la fièvre jaune. Cela signifie donc que l’éradication de ce moustique est une priorité.
Jusqu’à présent, le malathion était plutôt efficace pour tuer le vecteur. En mars 2015, le gouvernement a suspendu son usage au profit de la deltamethrine. Depuis quelques jours, la ville de Nouméa procède à des diffusions d’un produit capable de tuer les larves de moustique. Enfin, avec l’aide d’une université australienne, une vaste opération non agressive pour l’homme s’appuyant sur la diffusion d’un « tueur » de moustique va être lancée.
Tout cela est très positif. Sauf que désormais, le moustique porteur de la dengue peut tuer toutes les couches de la population sans délai. Hier des personnes plutôt fragiles, aujourd’hui des adultes de 30 ans dans la force de l’âge, et demain, probablement, des enfants.
Bien entendu, le comportement de chacun est également essentiel. Détruire les gîtes larvaires, s’enduire de répulsifs sont des gestes non seulement citoyens, mais qui peuvent sauver sa propre vie.
Mais il n’empêche. Au delà des exigences des ayatollahs de l’écologie, il est plus qu’urgent de mettre en œuvre tous les moyens de combattre aedes aegyti, y compris avec des épandages de malathion.
« Le malathion est l’un des insecticides à effet rémanent le plus utilisés dans la lutte contre les moustiques. Il est fréquemment employé à Tahiti, en Guyane et en Guadeloupe pour lutter contre Ae. aegypti vecteur de la dengue. Le malathion est le moins cher de tous les organophosphorés et ne présente que peu de danger pour l’homme s’il est appliqué suivant les recommandations de l’OMS.
« Le malathion possède l’avantage de se dégrader rapidement dans l’environnement, ce qui limite dans le temps son impact sur l’environnement. De plus le malathion est peu toxique sur les oiseaux et les mammifères ; en revanche son action biocide est élevée pour les poissons et les abeilles »
Ces extraits sont issus d’une publication de l’IRD …
Si selon l’OMS, le malathion présente des risques « probables », en revanche les deux décès déjà survenus, eux, sont certains. Soit les responsables se retranchent encore derrière les stupides excès du principe de précaution, soit ils déclarent la guerre au moustique aedes aegypti. Et la guerre se fait avec tous les moyens disponibles, pas seulement avec des appels aux réflexes citoyens.