On connaissait l’ingéniosité militaire des vietnamiens. Les autorités calédoniennes savent désormais que les Mac Gyver asiatiques exercent également leurs talents dans la pêche illégale dans le Pacifique. Dans la nuit de mercredi à jeudi, en dépit des mesures visant à rendre impossible toute navigation des esquifs, 2 des 3 navires de pêche arraisonnés ont pris la fuite.
Comment ont-ils fait ? Mystère. Nos gabelous et militaires avaient pourtant pris toutes les précautions d’usage : retrait des courroies, confiscation des équipements de navigation, bref tout ce qui rend -théoriquement- impossible une fuite des pirates.
Ces derniers ont pourtant pu remettre les moteurs en état de fonctionner, et sans GPS -mais n’en avaient-ils pas dissimulé ?-, sans carte, sans boussole, ils ont « taillé la route » dans la maritime nuit noire calédonienne.
Certes, ils ont été repérés, hier, à 240km à l’ouest de Nouméa. Mais pour des raisons de sécurité, et compte tenu des conditions climatiques défavorables, la prise de contrôle des bateaux en fuite par des commandos hélitreuillés n’a pu avoir lieu.
En tout cas, a prévenu le Consul Honoraire du Vietnam, pas question « comme la dernière fois » de soutien humanitaire à ces brigands. Position ferme qui a reçu l’aval des autorités vietnamiennes, consultées lors d’un récent voyage du diplomate au Vietnam.
Les 3 capitaines, eux, sont sous bonne garde et seront jugés comme prévu. L’équipage du navire restant sera rapatrié. Il est attendu de pied ferme au Vietnam. Quant aux marins en fuite, ils fêteront l’année du Coq de Feu en ayant montré qu’ils n’étaient pas des poules mouillées.
Mais ils ne perdent rien pour attendre : nos forces ont perdu une petite bataille, mais sûrement pas la guerre.