
Descendu « dans l’arène » vendredi dernier pour conduire l’offensive des Républicains contre Calédonie Ensemble et les indépendantistes sur la réforme de l’IRPP, et plus largement contre la politique économique et fiscale de la majorité ainsi définie, Thierry Santa a abandonné son attitude placide de Président du Congrès. Ce sont les habits d’un procureur sévère qu’il a revêtu pour cette circonstance inhabituelle. Critiques.
L’élu Républicain est d’abord intervenu sur la forme. « J’ai été calomnié, insulté et menacé, où allons nous ? », déclare Thierry Santa, estimant que la procédure simplifiée décidée par la majorité, démontre simplement la crainte d’un débat. Rappelant qu’il a parfaitement respecté les prescriptions de la Loi Organique dans la procédure de seconde lecture, il veut faire la part des choses dans sa responsabilité de Président : » à ce poste, je suis impartial en dépit de mes sentiments. Aujourd’hui, je descend du « perchoir » pour exprimer mes convictions et respecter la fonction« .
« LES CALEDONIENS ONT ETE BERNÉS »
Sur le fond, le Président du Congrès est extrêmement critique.
Il conteste le rendement du nouvel impôt, estimant que celui annoncé est illusoire. « Les Calédoniens ont été bernés », dit-il soulignant que les 52.000 ménages payant l’IRPP seraient bien inspirés de comparer l’effet de la mesure fiscale proposée, avec le précédent prélèvement de la CCS, « lorsqu’un ménage aura une réduction de 12.000 francs annuelle, alors que le surplus d’impôt de la CCS qu’il paie se chiffre à 40.000 francs ! »
« VOTRE POLITIQUE ECONOMIQUE TUE L’ECONOMIE CALEDONIENNE »
Rappelant la succession d’aggravations fiscales qu’il constate depuis 2014, il qualifie la réforme de l’IRPP étudiée « d’écran de fumée qui cache un matraquage fiscal ».
« Malhonnêteté intellectuelle » compte tenu des délais de vote, « votre modèle, c’est François Hollande » affirme Thierry Santa s’adressant aussi bien à Philippe Germain qu’à Calédonie Ensemble, en stigmatisant ce qu’il appelle « une politique socialiste ».
« Votre politique économique tue l’économie calédonienne », dit-il. Pour lui, il convient, non pas d’initier « une fausse relance, mais de soutenir les entreprises calédoniennes ».
« Il n’échappera à personne que les déclarations de revenu devront être déposées quelques semaines avant les élections législatives », souligne le Président du Congrès, critiquant en conclusion « une réforme démagogique et dangereuse ».