Son nom et son portrait avaient été portés à la connaissance du grand public à la suite des graves événements récents de Saint Louis. On lui prêtait le dessein d’assassiner un gendarme, pour venger la mort de Decoiré. « Un gendarme pour un kanak », version actualisée de « œil pour œil, dent pour dent ».
« Je suis convaincu que l’interpellation de Ramon Noraro est une condition essentielle du retour au calme, car c’est lui qui, aujourd’hui, fédère cette poignée de fauteurs de troubles » avait récemment déclaré le commandant de la gendarmerie.
Est-ce que des habitants, excédés, inquiets, lassés des procédures compliquées –mais légales- des forces de l’ordre et de la Justice ont décidé de prendre les choses en main ? En tout cas, dans un certain milieu violent de Saint Louis, tout s’est passé dans la nuit de dimanche à lundi. Un conflit entre deux bandes rivales de la tribu, des échanges de tirs à la carabine, et finalement, Ramon Noraro est « dézingué ». Son frère, dans la confrontation, est blessé.
Il semblerait que des tirs d’armes à feu se poursuivent sur place. Le bilan n’est peut être pas complet.
Ramon Noraro était recherché « par toutes les polices ». Finalement, il n’y aura ni traque, ni procès en assises, ni éventuellement, instrumentalisation politique de cette affaire.
Cela est évidemment contraire aux principes de la République et peut s’interpréter, au sein de Saint Louis, soit comme un règlement de compte, soit comme de la justice expéditive.