Comme à la suite de toute élection, dans peu de temps, tout le monde aura gagné. On dira évidemment que c’est un succès collectif de la droite et du centre. Pas faux. Pourtant, des positionnements très nets ont été enregistrés lors de la campagne, notamment en faveur de Juppé, de Sarkozy et de Fillon. C’est Fillon qui est sorti vainqueur de la compétition. Classements.
Alain Juppé avait engrangé le plus grand nombre de soutiens. Philippe Gomes et Calédonie Ensemble, d’abord, avec une véritable OPA effectuée sur le meeting du Maire de Bordeaux à l’Université. Gael Yanno, Philippe Blaise et l’UCF ensuite, avec un de ses membres, Gil Brial, comme président du Comité de soutien. Isabelle Lafleur et le RPC, Simon Loueckhotte et le Mouvement pour la Diversité ensuite, la députée-maire de Nouméa Sonia Lagarde enfin. Didier Leroux, proche de François Bayrou complétait cet aréopage.
A n’en pas douter, une force de frappe considérable, représentant les institutions majeures, et un électorat théoriquement non moins considérable.
Côté Sarkozy, on retrouvait Pierre Frogier à la tête d’un Comité de Soutien, le Sénateur s’inscrivant dans une fidélité de longue date. Autour de lui, des animateurs du Rassemblement-Les Républicains et des groupes Les Républicains, et notamment Sonia Backes, chef de groupe au Congrès, Thierry Santa, Président du Congrès et Harold Martin, membre du Congrès, Maire de Paita et Président de l’Avenir Ensemble.
François Fillon pouvait lui, se targuer d’un soutien de moindre importance, mais pourrait-on dire, de qualité : un Sénateur-Maire et Grand Chef, Hilarion Vendegou, et
un membre du gouvernement, seul énarque parmi la foule des élus, Bernard Deladrière.
La suite -et la fin-, on la connaît. L’extraordinaire percée de Fillon au premier tour, l’élimination de Sarkozy, et le maintien d’un Alain Juppé prématurément promis avant l’heure à la Présidence de la République.
Le second tour n’a fait qu’amplifier le premier. Les juppéistes ont confirmé leur soutien à Juppé, égratignant Fillon au passage, les sarkozystes, déçus, ont rallié comme le leur avait demandé « Nicolas », le camp Fillon. Sans triomphalisme, les fillonistes ont engrangé.
Résultat : au premier tour, Nouméa a placé François Fillon en tête. Au second tour, Juppé a été « largué » à 30% sur l’ensemble des 48 bureaux de vote.
Désaveu des leaders politiques qui avaient lancé soutiens et mots d’ordre ?
Les électeurs ont simplement montré qu’ils n’étaient pas « des veaux ». Ces votes rendent ainsi totalement incertain le résultat des prochaines élections législatives calédoniennes, pour Philippe Gomes, sortant, comme pour les autres candidats possibles.
Entretemps, il y aura bien sûr l’élection présidentielle. Au premier sondage effectué ce jour sur le sujet, Fillon est crédité, pour le second tour, de 67% des votes des Français, Marine Le Pen, de 33% …