Le Comité des Signataires, c’est un peu pour les politiques comme le Pélerinage de Tomo pour les catholiques. On s’y rend avec beaucoup de vœux et quelques prières dans la besace. Chaque année, pendant cette grande migration des personnalités importantes et de ceux qui absolument « veulent en être », , la vie institutionnelle s’arrête localement. En 2016, c’est la deuxième réunion du genre. Avec quelques doutes sur son utilité. Rappel et perspectives.
D’abord, s’il se tient, c’est essentiellement parce que le Premier ministre s’y était engagé. Parole de l’Etat, parole à tenir. Le sujet : recenser les points de convergence et de divergence entre les indépendantistes et les partisans du maintien dans la France pour tenter de déterminer une part d’intérêt commun et d’alimenter le dieu Consensus.
Seulement voilà. Quelques grains de sable sont venus gripper cette perspective.
PREMIER COMITÉ DES SIGNATAIRES … A NE RIEN VALIDER !
L’Union Calédonienne, d’abord. Ce parti s’était déjà illustré lors du premier « Comité » en refusant d’appliquer localement, la résolution adoptée à Paris sur le corps électoral. S’en est suivi une guérilla lors des commissions relatives à l’établissement des listes, et plus récemment, les manifestations visant à demander l’inscription d’office des kanak sur les dites listes. Pour couronner le tout, l’UC a résolu de se rendre au « Comité », mais de n’y prendre aucun engagement.
Le Rassemblement-Les Républicains lui a emboîté le pas. « L’UC ne prendra aucun engagement, nous non plus ». Et dans la foulée, Pierre Frogier a « démonté » le principe des réunions « convergences-divergences », en les assimilant au processus de recherche des « zones de compatibilité » enclenché en son temps par Edgar Pisani pour tenter de faire approuver l’indépendance association par les Calédoniens. Pour lui, le pouvoir socialiste n’a pas renoncé à cette formule institutionnelle et il a prévenu : « en 1985, le Rassemblement a été le seul à s’opposer à l’indépendance association prônée par Pisani, et il continuera sans faillir dans ce sens ».
Voilà donc un Comité des Signataires fort mal emmanché …
Certes, Calédonie Ensemble a avancé une proposition visant à inscrire d’office sur les listes électorales tous les natifs de Calédonie, pour éteindre la revendication indépendantiste sur le sujet. Et dans le but, affirme Philippe Michel, « d’éviter toute manœuvre visant à décridibiliser par avance le résultat du scrutin d’autodétermination de 2018 ».
UN COMMUNIQUÉ FINAL À RÉDIGER …
Mais au total, dans cette drôle de réunion, il sera question de la sortie de l’Accord et de la situation du nickel, sujets déjà évoqués lors du Comité de février dernier, et pour lesquels, aucune évolution notable n’est à signaler. Si ce n’est la dégradation du nickel, domaine dans lequel, hors la situation de la SLN, les élus sont plutôt spectateurs …
Sauf heureux imprévu que chacun peut souhaiter, une telle réunion n’apportera rien de bien nouveau. Et certains observateurs de la société civile se mettent à penser qu’il n’y avait pas besoin de déplacer à grands frais le ban et l’arrière-ban politique à Paris pour une telle perspective.
C’est le fameux communiqué final qui donnera « l’épaisseur » de ce dernier Comité des Signataires de l’ère Hollande. A n’en pas douter, hauts fonctionnaires et cabinets se donnent d’ores et déjà bien du mal pour lui donner un contenu digne de cette échéance.
QUEL EST LE NOM DE LA MINISTRE DES OUTRE-MER ?
En cette fin octobre, Paris est en ébullition pour la primaire de la Droite et du Centre, et pour la primaire socialiste de janvier totalement troublée par le dernier livre mettant en cause de Président de la République et pour laquelle, Ségolène Royal pourrait être remise en selle face à Manuel Valls. Or, chacun le sait : le prochain Président sera issu des rangs des Républicains.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce contexte ne se prête guère à des décisions historiques sur la Nouvelle-Calédonie. Mais qui sait ? diront les plus optimistes.
En attendant, -et cela est révélateur du climat de « fin de règne »-, qui pourrait rappeler le nom de la nouvelle ministre des Outre-mer ?