Alain Juppé est un concurrent sérieux dans la course à la primaire chez Les Républicains. Son parcours l’a conduit en Calédonie, territoire qu’il avait visité après les événements. Dans une circonscription qui avait voté massivement Sarkozy lors des deux précédents élections présidentielles, peut-il rivaliser, et avec quels soutiens ? Bilan.

Incontestablement, Alain Juppé a bonne presse localement. D’autant que le candidat –peut être futur Président de la République-, « s’est mouillé » en indiquant, lui aussi, sa préférence personnelle de voir la Calédonie demeurer dans l’ensemble français.

Chouchou de Jacques Chirac, « le meilleur d’entre nous » porte pourtant, pour beaucoup, le partage de la responsabilité du gel du corps électoral. Mais son sérieux rassure. C’est à l’évidence un homme d’Etat.

RESULTAT EN NOVEMBRE

Son impact peut cependant difficilement être mesuré en l’absence de sondages d’opinions. Alain Juppé a été reçu très cordialement partout et dans tous les milieux politiques. Son score possible ? On le constatera en novembre seulement, lors du vote local pour les primaires des Républicains.

En revanche, son passage n’a pas épargné la classe politique locale, loyaliste s’entend.

Le Comité de Soutien, d’abord. Annoncé lors d’une conférence de presse rassemblant toutes les sensibilités loyalistes autour d’une ossature UCF, cette dernière s’est retrouvée … dans les bancs du public lors du meeting à l’Université. Marginalisée par Philippe Gomes.

LOYALISTES DIVISÉS

Ce dernier n’a pas fait dans la nuance. C’est Calédonie Ensemble qui a procédé aux invitations à la manifestation, où Alain Juppé trônait aux seuls côtés du député UDI de la seconde circonscription. Bien joué, diront ses amis, et bien fait, diront les absents. Quant au Comité de Soutien …

Il y a bien Harold Martin qui a organisé une rencontre de l’ancien Premier ministre avec la communauté wallisienne et futunienne au Fale Fono de Paita. Mais sur fond d’image, et surtout sur fond d’image de presse, le parti majoritaire a réalisé une véritable OPA.

Reste qu’à Paris, Nicolas Sarkozy a pu compter ses amis. Bien sûr, Alain Juppé l’a confirmé : le dossier de la Nouvelle-Calédonie ne sera pas instrumentalisé dans le cadre des primaires. Ni au plan national d’ailleurs. Mais si le territoire ne deviendra pas un enjeu entre les candidats, ceux-ci savent maintenant que le rassemblement des loyalistes calédoniens demeure à tout le moins fort compliqué !

Le passage d’Alain Juppé l’a une nouvelle fois confirmé. En Calédonie, primaire, certes, présidentielle, sûrement, législatives, bien entendu. Au pays du nickel, toute proximité d’échéance électorale est décidément meurtrière …