

Il ne faut pas le dire, mais à Paris, les actionnaires d’Eramet doivent se frotter les mains. C’est que jusqu’à peu, ils devaient résoudre l’épineux problème de la nouvelle centrale électrique –la fameuse centrale C-, qui doit abaisser le coût de l’électricité, donc le coût de production de Doniambo. Seulement voilà, « les projets pays » étant dans l’air du temps et s’ajoutant aux oppositions à la centrale à charbon, l’Etat va garantir un projet « alternatif » et « pays ». En clair, il ne s’agit plus de la nouvelle centrale de Doniambo, mais de celle de « tout le pays ». Et tout le pays devra mettre la main à la poche …
Qu’avec des pincettes ces choses là sont dites. Jérôme Fabre, patron de la SLN, l’a expliqué : « Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que l’Etat par la voix du Premier ministre, a proposé aux Calédoniens, au sens large, de travailler sur un schéma alternatif pays. C’est à dire qui n’est plus le projet de base, et qui ne pèserait plus sur les comptes ni d’Eramet ni de la SLN ».
Autrement dit et traduit, ce sont les « acteurs calédoniens » qui devront rassembler les fonds propres. Bien sûr, la nouvelle centrale devra produire également pour les besoins domestiques et industriels autres que ceux de la SLN. Mais ce n’est pas nouveau puisque le surplus éventuel de production de la centrale à charbon étudiée jusqu’alors pouvait être inséré dans le réseau.
Reste le choix du combustible. Le gaz plutôt que le charbon ? La question a évidemment déjà été étudiée par les ingénieurs de l’industriel –et validée par une mission d’expert des ministères de l’environnement et de l’industrie- qui avaient conclu au choix que l’on sait. Concernant le gaz, plusieurs difficultés avaient été soulevées : la dimension des méthaniers à trouver, compte tenu de la modestie des besoins, le choix d’un approvisionnement à long terme pour le petit client que nous sommes. La question clé demeure de toute façon le prix de revient du kilowatt/heure produit.
S’ajoute à ces problématiques le choix du site de dépôt dont le risque industriel élevé est une réalité.
Les « Calédoniens », c’est à dire Enercal, les collectivités ou encore la SLN, devront donc se saisir de ce problème qui devient collectif.
En attendant, la SLN a décidé d’investir 5,5 milliards pour prolonger la vie de l’actuelle centrale. Soulagée mais prudente …