LES SALAIRES ET LES SOUS-TRAITANTS DE LA SLN SERONT-ILS PAYÉS EN JUILLET ? La société risque la cessation de paiement

SLN4

L’avance d’Eramet à sa filiale SLN, d’un montant de 18 milliards FCFP, permet à la société calédonienne d’assurer ses fins de mois jusqu’à la fin juin. Le relais prévu, au nom de la responsabilité des actionnaires, est donc l’injection d’une participation de la STCPI au financement de la société, à hauteur maximale de 24 milliards FCFP. Aujourd’hui, la société calédonienne envisage de refuser de mobiliser ce prêt dont elle estime les termes abusifs. Risque de rupture de trésorerie ?

Si le cours du nickel au LME s’était miraculeusement redressé, et de manière significative, l’équation sera évidemment différente. Seulement voilà : avec un cours à 9.000 dollars la tonne, et des coûts de production bien supérieurs, la SLN continue à perdre beaucoup d’argent. Et surtout, sa trésorerie est « à sec ».

LES 18 MILLIARDS D’AVANCE ERAMET
SERONT CONSOMMÉS

Comme pour n’importe quelle société, elle doit donc trouver des capitaux pour payer ses charges, et notamment, les salaires de ses employés.

Fin juin, elle aura consommé la quasi-totalité de l’avance Eramet. Le financement attendu est celui de son actionnaire à 34%, STCPI. Pour ce financement que la STCPI ne possède plus, après avoir distribué 30 milliards de dividendes perçus lors des exercices précédents, l’Etat a proposé un prêt, toute forme de subvention pouvant être contestée devant les instances européennes de régulation.

Les conditions de ce prêt sont notamment un taux d’intérêt de 5%, indexé sur le cours du nickel au LME. Scandaleusement « usuraire », clame le Président de la STCPI qui menace de démissionner. Conditions normales dans la profession, rétorquent ceux qui répondent, en rappelant au passage que le prêt de Glencore … à la SMSP répondait à des caractéristiques à peu près analogues.

PAIEMENT DES SALAIRES ET DES SOUS-TRAITANTS

Certes, l’Etat pourrait faire un effort. Celui-ci devrait toutefois se situer hors d’atteinte d’une sanction des autorités européennes, fort pointilleuses sur la concurrence, sujet d’ailleurs cher aux syndicats calédoniens.

Mais de reculs en tergiversations –au demeurant compréhensibles-, les conséquences risquent de constituer une première à la SLN : le non-paiement des salaires des employés, et, bien évidemment, l’arrêt du paiement des sous-traitants.

Il y a 8 mois, un ouvrage intitulé « Les dangers de 2018 – Risque de faillite économique » était publié. Considéré comme exagérément alarmiste, il avait fait sourire. Aujourd’hui, le « donjon » de l’économie calédonienne est touché. Quel sera le prochain ?