L’affaire va faire grand bruit. Au micro de RRB, André Dang a livré une confidence qui relèverait d’un échange à Koné entre Manuel Valls et Paul Néaoutyne : le Premier ministre aurait assuré qu’il engagerait l’Etat pour que la Nouvelle-Calédonie devienne majoritaire dans le capital de la SLN.
“La Nouvelle-Calédonie doit avoir le contrôle de la SLN, ça ne changera pas, affirme le Président de la STCPI, société portant les parts des trois Provinces au capital de la Société le Nickel. C’est dans les accords politiques, donc l’Etat respectera“. Et poursuivant : “Le Premier ministre doit nous envoyer une lettre pour confirmer que ce qui a été décidé politiquement sera respecté par l’Etat. Cette lettre sera signée par le Premier ministre“.
Elisabeth Nouar, qui interviewait André Dang, s’est toutefois montrée prudente. “Des informations à prendre toutefois avec beaucoup de précautions, on ne voit pas l’Etat s’engager dans une prise de contrôle par la Calédonie dans le capital de la SLN d’autant plus que celà n’a jamais été prévu dans les accords de Bercy” (les accords de 1998 de l’Etat qui a favorisé l’échange de domaine miniers entre la SLN et la SMSP, cette dernière ayant reçu alors le gisement de Koniambo grâce à une soulte de près de 20 milliards FCFP versée à la SLN en dédommagement -NDLR).
Info ou intox du rusé André Dang ? Son affirmation prend de court les opposants à la dangereuse prise de contrôle de la SLN alors que celle-ci est en quasi-faillite. Le Président de la SMSP cite Philippe Gomes dans ses déclarations, le député de la deuxième circonscription étant administrateur d’Eramet. Une façon de rappeler aussi que celui-ci milite pour la montée à 51% de la STCPI au capitale de la SLN.
Dans la situation économique actuelle, cette déclaration est un véritable pavé dans la mare. En effet, revendiquer la majorité de la SLN alors que son actionnaire calédonien, appelé au secours de la société, est incapable de remplir son devoir autrement que par une aide de l’Etat peut paraître totalement décalé.
D’autant que possédant déjà 51% de l’usine du nord, la SMSP est dans l’incapacité de financer la réparation d’un four et le maintien des emplois à KNS.
Décidément, Manuel Valls n’en a pas complètement fini avec sa visite en Calédonie …