DEMISSION DE CORNAILLE – ENTRE INFO ET INTOX QUELLES VRAIES RAISONS ?

 

Thierry Cornaille 1

Un rugbyman avec une solide expérience de gestion de finances et d’entreprise projeté brutalement dans la fosse aux lions du monde politique : c’est ce qui est arrivé à Thierry Cornaille.

Les critiques, justifiées ou non, les hommages rendus, hypocrites ou non, les rumeurs sur les causes de sa démission ne doivent pas faire oublier l’essentiel. Chargé du budget, il a tenté de prendre le taureau par les cornes avec son expérience.

Cette expérience, quelle est-elle ?

Beaucoup ont oublié au travers de l’homme public soumis au punching ball politique, que Thierry Cornaille est probablement la plus belle réussite d’un Calédonien à la Caisse Centrale de Coopération Economique devenue Agence Française de Développement.

Cadre expatrié, il s’est forgé un solide savoir faire dans ses différents postes d’affectation pour se retrouver en charge de la SIC, à Nouméa. Gros travailleur, il a impulsé une nouvelle dynamique à cette maison, parfois en dépit de l’inertie des collectivités.

Outre de nombreux programmes de logements sociaux, on lui doit notamment le vaste projet de construction d’un nouveau quartier à Normandie, ou encore les études puis le lancement de la résorption du squat de Sakamoto.

Lorsque l’équipe de Jean Lèques a souhaité relancer un projet sur le Carré Rolland, il a engagé la SIC pour un programme d’accession pour les revenus moyens, exigence affichée dans le Projet d’Aménagement et de Développement Durable de la Ville.

Mais projeté brutalement dans le monde politique, il a du composer entre rigueur et exigences électorales, traitement rapide des dossiers et inertie administrative, parfois, « avaler des couleuvres » au nom des intérêts politiques, et subir les critiques et les inimitiés de son engagement.

A l’évidence, il avait de plus en plus de mal à se plier à ces exercices frustrant. Témoins : son accrochage avec Caroline Machoro au Congrès, ou son altercation avec un de ses amis au cours d’un repas.

La plainte déposée par Harold Martin pour le vote d’une subvention en faveur d’une association dirigée par son épouse actuellement instruite est venue s’ajouter à un contexte de plus en plus difficile à supporter.

La candidature infructueuse de son épouse Martine à la 1ère Vice-présidence du CESE a-t-elle été le déclencheur final ?

Une chose est sûre. Fraîchement retraité, l’ancien cadre supérieur qu’est Thierry Cornaille n’est pas du genre à courir les postes et les honneurs.

Au delà, on parvient au seuil de la sphère privée. C’est probablement là que se situent, toute chose étant pesée, les vraies raisons de la décision. Celles qui appartiennent à Thierry Cornaille et à lui seul.