Séisme dans l’immense Brésil et ses 200 millions d’habitants : la Chambre de Députés a voté aux deux tiers la procédure de destitution de la Président du pays, Dilma Roussef.
Le Parti des Travailleurs qui la soutient a reconnu sa défaite en déclarant toutefois que « les putschistes ont gagné à la Chambre mais n’ont pas gagné la guerre ».
Le résultat du vote est cependant sans appel : 342 députés se sont prononcés pour la destitution. Ce sera à présent au Sénat de se prononcer en mai prochain. Il semble bien cependant qu’une majorité existe à la Chambre Haute et que Dilma Roussef pourra difficilement échapper à la destitution.
La police était en état d’alerte aux quatre coins du géant d’Amérique latine fort de 200 millions d’habitants, plongé dans l’une des pires crises de sa jeune histoire démocratique.
Ces événements sont-ils de nature à influer sur le devenir de l’usine du sud, propriété du géant brésilien Valé ?
Vale, à l’origine, résulte d’un accord entre les gouvernements britannique, américain et brésilien pour que la compagnie minière d’alors devienne une société d’économie mixte : la Companhia Vale do Rio Doce (CVRD).
Dix ans plus tard, la société passe entièrement sous le giron de l’Etat brésilien. Elle devient, en 1980, le premier exportateur de minerai de fer au monde. En 1997, elle figure parmi les entreprises les plus rentables du pays. Le gouvernement de . Fernando Henrique Cardoso en conclut que l’heure est venue de la privatiser, ce qui est fait dans des conditions qui, toutefois, ont fortement été critiquées.
Désormais société privée, Vale fait l’acquisition de Inco en 2006 et devient le second groupe minier mondial derrière BHP Billiton. La suite, on la connaît.
Mais on peut estimer, en conclusion, que le séisme politique qui risque de secouer le Brésil n’aura pas d’effet majeur sur l’entreprise qui est privée. Celle-ci est davantage préoccupée par les cours mondiaux des matières premières, des cours qui seront essentiels pour le maintien ou l’abandon de l’usine du sud par Vale.