Le quartier du Receiving a récemment été le théâtre d’une agression : un voyou installé dans une voiture qu’il tentait de dérober, est surpris par le propriétaire qui l’extirpe du véhicule. 4 complices sortent de l’obscurité et procèdent à un passage à tabac en règle. Pas de suite.
Le lendemain, pas plus tard, un bande –peut être la même- démolit les rétroviseurs de véhicules garés à proximité du Center Vata. Pas de suite.
En clair, les pouvoirs publics sont dépassés, et aucune réelle stratégie de réduction de la délinquance n’est mise en place. Ces incidents, ces agressions ne font que se répéter.
Chacun se lamente et passe la balle à l’autre. A Nouméa, le fameux Plan Marshall sécurité promis imprudemment par la candidate devenue depuis Maire n’a toujours pas émergé. « La Police municipale ne peut tout faire ! ». Mais Jean Lèques l’avait déjà dit en sollicitant l’intervention des gendarmes mobiles dans Nouméa.
Du côté de l’Etat, on met en avant l’insuffisance de moyens. Mais dans le même temps, il rappelle que le traitement des jeunes doit faire l’objet des mesures de prévention à la délinquance de la part des collectivités locales.
De toutes parts, on réunit les fameux « CLSPD ». Comme si les CLSPD avaient une seule fois contribué à réduire la délinquance …
Côté Police, c’est soit « on est débordé », soit « on a pas pu venir avant parce qu’un n’est pas très nombreux et qu’on était pris ailleurs». La Police municipale n’est pas chargée du maintien de l’ordre. La Nationale, pourtant plus nombreuse, a du mal à suivre la montée de la délinquance.
La première mission de la République est pourtant de protéger la sécurité de ses citoyens au nom des principes d’égalité, de liberté et de fraternité.
Plus spectateurs qu’acteurs, ces autorités semblent ne pas se rendre compte de la fracture de cohésion sociale qui monte. Comme si pudiquement, chacun ne se rendait pas compte de l’origine de la plupart des délinquants. Conséquence : une montée sourde du racisme, tandis que les politiques claironnent « Destin commun, destin commun » !
Mais comme le disait le Général de Gaulle à propos de l’Europe « il ne suffit pas de sauter comme un cabri en criant Europe, Europe », il ne suffit pas de sauter comme un daguet en criant « Destin commun, destin commun ».
Alors, lorsqu’une population se sent délaissée, parfois abandonnée, elle est tentée de prendre sa tranquillité en main.
Avec l’entrée dans une crise économique violente, la perspective du referendum, ce serait, pour la Nouvelle-Calédonie comme pour l’Etat, la cerise sur le gâteau !