Mardi dernier, le Président du gouvernement, les élus Calédonie Ensemble et de l’Uni-Palika étaient hostiles aux exportations de latérites vers la Chine. Position conforme à la « doctrine nickel » de la Province nord.
Mercredi, retournement de situation : les demandes d’autorisation en question sont examinées avec bienveillance. Une seule condition : privilégier les aciéristes ne produisant pas de fonte de nickel, le fameux « pig iron ». La nuit avait-elle porté conseil ? Selon une source parisienne, des manœuvres en coulisse se seraient déroulées à Paris dans le plus grand secret. Info ou intox ?
Le cours du nickel est toujours au plus mal. Les matières premières en sont au même stade. Glencore a vendu une usine de nickel en République Dominicaine, et la mine Cosmos dans le Western Australia en juin dernier. Son cours boursier reste catastrophique, et KNS demeure un poste de pertes considérables.
En février dernier, noumeaPost publiait un article soulignant le caractère intenable pour Glencore de sa situation en Calédonie au regard des prix du nickel, et laissait entendre que des négociations étaient en cours pour la cession des actifs de la multinationale dans Koniambo.
GLENCORE EST D’ABORD UN TRADER
Dans ce contexte, les atermoiements du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie auraient d’abord étonné, puis excédé les dirigeants de la multinationale, peu habitués à de tels comportements, de surcroît dans une situation de crise très grave.
C’est qu’en effet, Glencore est d’abord un trader, avant même d’être un industriel important. Or le commerce du géant suisse avec la Chine est un pan important de son activité. Et à tout le moins, commercialiser du nickel calédonien dans l’Empire du Milieu serait de nature à réduire, ne serait-ce qu’un tout petit peu, la note très salée de KNS.
AUTORISATIONS OU ANNONCE DE RETRAIT
Selon une source parisienne, information non confirmée, ses dirigeants auraient donc fait savoir au gouvernement français qu’ils allaient « tirer le tapis », et annoncer leur retrait de Calédonie dès le milieu de cette année. Emotion des responsables français –et calédoniens- devant cette imminence, d’autant que les cabinets sont en pleine préparation du voyage du Premier ministre en Calédonie.
La discussion aurait donc porté sur la date d’annonce du désengagement de Glencore et les autorisations du gouvernement calédonien pour des exportations de nickel vers la Chine. En quelque sorte : « Vous n’annoncez pas tout de suite votre retrait de KNS et les autorisations d’export sont accordées ».
Invraisemblable, n’est-ce pas ?
Comment en effet imaginer cet odieux chantage de la part d’une énorme société en danger boursier dont le dirigeant n’est pas réputé être un enfant de chœur ? i-ni-ma-gi-nable !
LA DESCENTE DE L’ESPRIT SAINT
Bien sûr, on peut tout de même retenir que Glencore … est le trader en première ligne pour la commercialisation des latérites calédoniennes à ses clients chinois.
On peut également constater que ce qui faisait problème il y a quelques jours n’en pose plus à présent.
Le plus vraisemblable, malgré tout, c’est que suite à la célébration de la Pâques catholique, l’Esprit Saint soit descendu sur le front des dirigeants calédoniens pour éclairer leur décision. Un genre de miracle. Halléluia.