C’est une expression de Gérard Lacourrèges, connu en son temps tout comme ce fameux « le saucisson n’est pas un fruit ! ».
Cela signifie que la presque totalité du monde politique « tourne autour du pot » et se comporte comme si l’inévitable ne l’était pas. Mais l’inévitable, c’est quoi ?
L’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie n’est pas le referendum. Le « referendum », c’est le scrutin d’autodétermination prévu par la Constitution française autant que par les Nations Unies conformément au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
L’avenir institutionnel, c’est la question posée par le referendum. Aujourd’hui, elle est grosso modo : souhaitez-vous le transfert des compétences régaliennes à la Nouvelle-Calédonie ou non, ce qui correspond en quelque sorte à « voulez-vous l’indépendance ou non ? »
Or, élément capital de réflexion sur ce sujet capital : une large majorité est et sera favorable au maintien de notre territoire au sein de la République. Les loyalistes le savent, les indépendantistes le savent, l’Etat le sait.
Donc, chacun est sûr d’une vérité : l’Accord de Nouméa étant refermé, une majorité ayant refusé « la pleine souveraineté », il conviendra que « les partenaires politiques se réunissent pour examiner la situation ainsi créée ». C’est ce qui est prévu.
Faut-il être devin, politique hors pair, guérisseur du Bandoustan ou diplômé de Sciences Po pour imaginer la suite « de la situation ainsi créée » ?
Les partis politiques « se réuniront » pourquoi ? Pour décider de déclencher une guerre en Calédonie ? Pour décider que le territoire n’a besoin d’aucun socle institutionnel pour exister ?
Stupide !
Ils se réuniront pour trouver un nouvel accord. Parce c’est la seule solution, et qu’il n’y en a pas d’autre.
Avant, pendant, après, c’est en réalité la seule question. Le reste, c’est un saucisson qu’on veut faire passer pour un fruit.
JCGB