Gérard Larcher est gaulliste, ses amis et ses adversaires le savent. Attentif à la situation de la Nouvelle-Calédonie depuis 1986, date de son entrée au Sénat, il cite souvent Dick Ukeiwe, sénateur en cette époque tourmentée, mais n’oublie ni Simon Loueckhote, ni Pierre Frogier, ni Hilarion Vendegou.
LA SOUVERAINETE N’EST QUE PARTAGEE !
« Quelle réussite objective » s’exclame-t-il en mesurant le chemin parcouru par la Nouvelle-Calédonie depuis les heures sombres des événements.
Après avoir rendu hommage aux personnalités marquantes du rétablissement de la paix sur le territoire, de Jean-Marie Tjbaou à Jacques Lafleur, citant Yeiweine Yeiweine et Nidoishe Naisseline, il distille, sans prendre partie, quelques réflexions sur l’avenir.
Sur la souveraineté, au centre de bien des débats : « Dans le monde moderne, la souveraineté n’est que partagée ». Ce qui conduit à constater que l’indépendance ne se vit que dans l’interdépendance.
“JE TIENS A CE QUE L’ETAT SOIT ACTEUR”
Sur le rôle de l’Etat « Je tiens à ce que l’Etat soit acteur », constatant qu’il ne l’avait pas été suffisamment ces dernières années, mais se félicitant qu’il le redevienne. D’ailleurs, rappelle-t-il, Jean-Marie Tjibaou avait lui même exprimé ce souhait dans une lettre qu’il avait adressée au Premier ministre Michel Rocard la veille de la signature des Accords de Matignon. Michel Rocard, que Gérard Larcher a pris soin de rencontrer avant son déplacement en Nouvelle-Calédonie.
Pour le Président du Sénat à qui revient l’initiative de la création d’un groupe de contact sur l’avenir de la Calédonie, réunissant 17 sénateurs de toute tendance, la préparation de la sortie de l’Accord de Nouméa doit à présent dépasser le stade des experts. Il convient désormais de procéder aux échanges politiques dans lesquels, l’unité des Calédoniens est une des conditions essentielles du succès.
LE PAS DU SENATEUR
Nickel en crise, mais sujet indissociable de la discussion sur l’avenir institutionnel, jeunesse dont les difficultés ne doivent pas provoquer une fracture de la société calédonienne, ces sujets doivent être pris en compte dans un débat qu’il souhaite imaginatif et élevé. Citant le Général de Gaulle : « Empruntons les voies des hauteurs, c’est moins encombré ! ».
« Dans la Rome antique, le pas du Sénateur était celui de la sagesse, tandis que le pas du légionnaire était celui de la guerre » souligne le Président du Sénat. A coup sûr, « avec sagesse et humilité », la haute Assemblée des Sages, recommandant « le pas du Sénateur », suivra le dossier calédonien avec la plus grande attention.