Dans le cadre de la lutte contre des filières de financements occultes et le blanchiment d’argent, Paris a récemment décidé de limiter les paiements en espèces à 119 300 FCFP au maximum, contre 359 000 FCFP antérieurement.
En théorie, aucun commerçant, aucun prestataire de service ne doit se soustraire à cette obligation. Dans les faits, si le droit a été transféré à la Nouvelle-Calédonie, les compagnies d’assurance, notamment, demeurent soumises au contrôle de l’Etat, de même que les questions relevant du Code monétaire et financier.
Pour cette raison, plus aucun calédonien ne peut payer en espèces son assurance, notamment automobile, si cette assurance excède 119 300 FCFP.
Peu importe, pourrait-on se dire. Tout le monde possède un compte bancaire, et même une carte de crédit.
Tout le monde à Perpignan, à Lille, Bordeaux ou Marseille. Mais pas en Nouvelle-Calédonie.
Une estimation chiffrerait à 5% au moins le nombre de propriétaires de voitures, ne disposant pas de compte en banque, ou encore interdits bancaires, qui risquent de ne pas avoir la possibilité de s’acquitter de leur assurance. Ou qui, compte tenu du « bidouillage » nécessaire, ou de la complication extrême, choisiront de ne plus s’assurer.
Si cette situation était avérée, une adaptation de ces dispositions serait urgente pour tenir compte de la réalité calédonienne. Une réalité dans laquelle l’insécurité routière risque de s’aggraver en matière de réparation des sinistres.