Créée dans l’enthousiasme de la construction de l’usine du sud en 2005, la SMPSC, Société de Participation Minières du Sud avait racheté les parts du BRGM dans la capital de Goro nickel et avait en outre investi un complément dans cette dernière société. Aujourd’hui, son passif approche les 40 milliards. Explosif.
Parmi les sociétés provinciales « nickelées », il n’y pas que Sofinor et la SMSP qui se trouvent « dans la nasse » de la crise des matières premières. Bien que les chiffres ne soient pas comparables –le remboursement des sommes cumulées pour le nord approche les 400 milliards !-, la SPMPSC aura elle aussi à régler un problème de sous avec le métallurgiste, le BRGM et les banques.
L’histoire commence en début 2005.
10% QUI DEVIENNENT 5%
A la mi-février de cette année, la SMPSC, détenue à 50% par la Province sud, 25% par la Province nord et 25% par la Province des Iles, signe le rachat de 10 % du capital de Goro Nickel, la filiale du groupe canadien Inco chargée de développer la nouvelle usine métallurgique au sud de la Nouvelle- Calédonie.
Pour cela, elle rachète pour 7 milliards les 9,71% des parts du BRGM, et investit 2 milliards complémentaires dans le capital, histoire d’obtenir le chiffre rond de 10%.
Pour le règlement au BRGM, des facilités ont été accordées : il s’agit d’un crédit vendeur au taux de 2% et dont le paiement pourra être reporté jusqu’à 15 ans si aucun dividende n’est versé.
Pour le reste, c’est un emprunt garanti par une lettre de crédit d’Inco –alors opérateur-, ce qui permet un répartition du capital à 69% par Goro nickel, 21% à des partenaires japonais, Sumitomo et Mitsui, et 10% la SPMSC.
Depuis, les choses se sont gâtées. L’usine a coûté 3 fois plus cher que prévu, approchant les 800 milliards CFP, la SPMSC a perdu 5% de sa participation en route, et sa dette globale, intérêts et capital a inversement augmenté dans des proportions dantesques, au regard des revenus des collectivités.
38 MILLIARDS FCFP
Selon le site Caledonickel, elle est estimée aujourd’hui à 38 milliards FCFP ! La dette BRGM représente 8,7 milliards, la dette bancaire, 6,2 milliards, et le financement de couverture par Vale, 23,4 milliards.
En dépit des relations tendues existant entre l’industriel et la collectivité, le troisième volet de ces dettes pourrait être négociée à Paris. Ce sera probablement une « explication cordiale mais franche », lorsqu’on se souvient du langage peu amène du Président de Vale NC jusqu’à peu, Antonin Beurier.
COURSE À LA RÉDUCTION DES COÛTS. OPERATIONNELLE JUSQU’À QUAND ?
Mais en arrière-plan, un question autrement plus grave se pose : jusqu’à quand « l’usine du sud » restera-t-elle opérationnelle ? Les actionnaires « actifs » n’en peuvent plus de perdre de l’argent et observent avec effroi une crise qui paraît de moins en moins conjoncturelle.
C’est donc une course à la réduction des coûts, l’usine produisant à 20.000$ la tonne quand le cours est à 9.000$ … « J’espère que les marchés financiers et celui des matières premières nous en laisseront le temps ». Paroles froidement réalistes de l’ancien patron du site.