Le Vanuatu dans la tourmente – trafic aérien en berne, perte de l’agrément Iata pour Air Vanuatu, perte du droit de vote à l’ONU

Port Vila
Port Vila

Alors que de nouvelles élections législatives devraient permettre la mise en place d’un nouveau gouvernement, le Vanuatu se trouve dans une tourmente avec la suspension des vols et des code-share de Qantas et Air New Zealand, le possible arrêt des vols Aircalin, la perte de l’agrément IATA pour Air Vanuatu. Et pour faire bonne mesure, la perte de son droit de vote aux Nations Unies pour non paiement de sa contribution annuelle. Explications.

« PIRE QUE LE CYCLÔNE PAM »

C’est vendredi dernier que Air New Zealand a annoncé la suspension de ses vols vers le Vanuatu en raison de l’état dégradé de la piste de Bauerfield. Dans la foulée, Qantas a indiqué suspendre son accord de code-share avec Air Vanuatu pour les vols entre Sydney, Brisbane et Port Vila pour les mêmes raisons.

De son côté, Aircalin est en discussion avec les autorités de l’archipel qui se sont engagées à un nettoyage systématique de la runway, ainsi qu’à une inspection avant et après chaque vol.

Ces décisions frappent de plein fouet l’industrie du tourisme qui constitue l’activité majeure de Vanuatu, et alors que celle-ci se remet des dégâts occasionnés par le terrible cyclône Pam.

Virgin, de son côté, a déclaré poursuivre sa desserte « après un examen complet de la piste » concluant que « pour le moment, notre appareil peut opérer en sécurité vers et à partir de Port Vila ».

Les compagnies fidjienne et papoue, quant à elles, continuent à desservir l’archipel.

« Je pense que ce sera pire que le cyclône Pam si les choses traînent et que d’autres transporteurs décident également de suspendre leurs vols » a déclaré Bryan Death, Président de Vanuatu Hotel and Resorts Association.

AIR VANUATU PERD SON AGRÉMENT IATA

IATA (International Air Transport Association ), est l’association internationale du transport aérien. Son agrément est essentiel pour toute compagnie internationale. Il permet notamment les opérations commerciales, l’identification des vols ou encore l’application de réglementations de sécurité comme le transport de matières dangereuses.

En clair, quand une compagnie n’est pas agrée Iata, ses opérations internationales sont très compliquées. Elle peut, en outre, être classée compagnie à risque.

Or au mois de décembre dernier, Air Vanuatu a perdu son agrément Iata.

ET LE VANUATU PERD SON DROIT DE VOTE À L’ONU

Ban Ki-Moon Secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-Moon Secrétaire général de l’ONU

Pour corser le tout, le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a informé l’Assemblée générale sur la privation de plusieurs pays membres de leur droit de vote pour non-paiement de leurs cotisations.

Cette déclaration a été rendue publique le 22 janvier dernier et vise 15 pays débiteurs. Parmi eux, de gros producteurs de pétrole comme le Venezuela ou l’Iran –qui entretemps s’est mis en règle-, la République dominicaine, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Burundi, le Bahreïn, la Libye, le Mali, ou encore l’archipel des Comores, la Guinée-Bissau, la Somalie, le Yémen et Sao Tomé-et-Principe.

Le Vanuatu figure sur cette liste, et a été sommé de régulariser sa situation.

DES FONDS ÉTAIENT DISPONIBLES POUR RESURFACER LA PISTE DE PORT VILA

Aérodrome de Bauerfield
Aérodrome de Bauerfield

En fait, la Banque Mondiale avait signé en mai dernier, un accord pour le financement de la remise en état de la piste de Bauerfield pour un montant de 59,9 millions $US. Mais le Premier ministre d’alors avait changé d’avis, souhaitant que les travaux soient conduits par la Chine …

DU PAIN SUR LA PLANCHE POUR LE FUTUR GOUVERNEMENT

C’est dire si le prochain gouvernement du Vanuatu qui sera issu des élections de la semaine dernière aura, dès sa prise de fonction, des mesures vitales à prendre pour le présent et l’avenir de l’archipel.

Restaurer sa crédibilité internationale, regagner l’agrément Iata de la compagnie aérienne nationale, remettre en état l’aérodrome de Port Vila pour la desserte de grosses compagnies internationales seront, à n’en pas douter, les urgences à traiter.

Nombreux sont, en tout cas, les calédoniens à espérer que la situation redevienne normal dans cet archipel qui leur est cher et proche. Et dont ils constituent désormais un important contingent de touristes.