Damien S. est né à La Tronche, une ville moyenne de la banlieue de Grenoble (Isère). Son père, un ex-électro-mécanicien, lui a inculqué la culture arménienne, son pays d’origine. Par des contacts familiaux, Damien S. s’intéresse finalement à la police, «parce qu’il aime l’uniforme». A 19 ans, il est d’abord recruté comme adjoint de sécurité. Pour cela, il bénéficie du dispositif «emploi-jeune». Cinq années de contrat plus tard, il passe gardien de la paix et se retrouve affecté en Seine-Saint-Denis, le 1er décembre 2006.
Pendant l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2012, il tue Amine Bentounsi, un délinquant de 28 ans. Le drame se produit alors que Bentounsi, connu des services de police, effectuait un braquage. Armé.
Au cours du procès, l’avocat général requiert 5 ans de prison avec sursis pour Damien et une interdiction d’exercer son métier. Le tribunal, au vu de éléments du dossier, et après les plaidoiries, décide l’acquittement.
Jusque là, c’est une décision de justice.
Mais pour ceux qui ont suivi cette affaire à la télévision, ce qui était choquant, c’était la parole donnée à la partie adverse. Et rien qu’à la partie adverse.
Toute mort est un drame. Toute douleur provoquée par ce drame est respectable. Mais le sentiment donné par une presse orientée était que le policier était un assassin, et que le braqueur armé était une victime.
«Je ne sais pas ce que je fais devant une cour d’assises, j’ai tiré sur Amine Bentounsi parce que j’ai failli mourir. C’était lui ou moi. J’ai juste fait mon travail correctement. J’ai vu ses yeux et son arme braquée sur moi. Sinon, je n’aurais pas tiré. Je ne suis pas fou.» a déclaré Damien S.
Cette presse aurait certainement préféré que l’inverse se produise. Un policier qui se fait « descendre » par un malfrat, ce n’est jamais que le risque du métier. Révoltant.
JCG Briault