Sur le territoire en mars le Premier ministre va toucher du doigt l’étendue de la crise économique et la situation politique

valls-960-536Il l’avait annoncé en juillet 2014 à propos de la Calédonie : « je souhaite me rendre sur place dans les mois à venir ». Vingt mois plus tard, il devrait mettre sa promesse à exécution en venant sur le territoire du 11 au 13 mars prochains. Vingt mois pendant lesquels, la Nouvelle-Calédonie a traversé des épreuves avec peu de bonheur : la crise gouvernementale, et l’entrée en crise économique avec en particulier le conflit des rouleurs et l’effondrement des cours du nickel.

Le Premier ministre avait alors donné quelques indications sur sa réflexion personnelle. « Nous aurions intérêt, je crois, à nous approprier davantage les travaux qu’ont par exemple mené Jean Courtial et Ferdinand Melin-Soucramanien et à les approfondir ». Vis-à-vis de la Nouvelle-Calédonie, son engagement annoncé avait été très fort : « Sous l’autorité du Président de la République, je fais de la Nouvelle-Calédonie une priorité » indiquant qu’au delà de la responsabilité de l’Etat, c’était pour lui « une volonté personnelle très forte ».

L’ETAT NE SERA PAS UN SPECTATEUR PASSIF

C’est le Sénateur Pierre Frogier qui, en cette époque, avait vivement reproché à l’Etat son simple rôle d’arbitre, rappelant que l’Etat était signataire des Accords et qu’à ce titre, il était partenaire, c’est à dire davantage qu’un arbitre. Manuel Valls avait, par la suite, indiqué que « l’Etat ne sera pas un spectateur passif, mais bien un partenaire actif ».

Autre élément intervenu depuis : l’interview de Michel Rocard accordée aux Nouvelles et dans laquelle l’ancien Premier ministre déclarait qu’un nouvel accord, succédant à celui de Nouméa et aux accords fondateurs de Matignon, lui paraissait inévitable. Or Manuel Valls faisait partie du cercle des proches de Michel Rocard et de Lionel Jospin quand ceux-ci ont présidé à la signature des Accords de Matignon d’abord, de Nouméa ensuite. La parole, comme l’approche de ses deux prédécesseurs ne peuvent lui être indifférentes …

DÉGRADATION EN MATIÈRE DE GOUVERNANCE ET D’ÉCONOMIE

IMG_0284 2Sa visite, en tout cas, lui permettra de mesurer l’étendue de la dégradation calédonienne en matières de gouvernance et d’économie. C’est que le territoire très autonome est, depuis, entré en récession, avec le marasme des entreprises métallurgiques, les difficultés annoncées du secteur minier, et la chute de la consommation affectant les activités de commerce et de service.

Il va certainement aussi évaluer le décalage existant entre la gouvernance du « pays » et les attentes de la population.

COMITÉ DES SIGNATAIRES DÉBUT FÉVRIER

Mais il est vrai qu’entretemps, un Comité des Signataires se sera réuni à Paris, début février. Le temps, peut être, d’améliorer la préparation de la sortie des Accords, avec un consensus élargi sur le corps électoral. Et l’occasion de donner une lisibilité sur la stratégie nickel de l’Etat, et de sa position au sein de la société Eramet.