TENNIS AU PARADIS-MAIS NOUMEA RISQUE DE PERDRE SON TOURNOI ATP

Le tournoi ATP Challenger qui se déroule chaque année sur les courts du Ouen Toro est l’un des plus côtés des Challenger français. Mais l’ATP risque de lui retirer son accréditation. Explications.

Tennis au Paradis : le Challenger ATP de Nouméa
Tennis au Paradis : le Challenger ATP de Nouméa

DES JOUEURS CÉLÈBRES À NOUMÉA

Marc Ledru a consacré une partie de sa vie au tennis. Joueur de talent, puis Président du Club doyen du Mont Coffyn, il s’est mis un jour en tête d’apporter à la Nouvelle-Calédonie le plus beau tournoi international de tennis à sa portée : un Challenger.

Méthodiquement, il a bâti son projet, mobilisant sponsors publics et privés. La ville a accepté de mettre les courts du Ouen Toro au niveau requis, la Nouvelle-Calédonie et la Direction de la Jeunesse et des Sports ont apporté des financements aux côtés des entreprises et des autres collectivités. Géniale inspiration : Marc Ledru a proposé de positionner le tournoi un peu avant l’Open d’Australie qui ouvre la saison des grand chelems. En quelque sorte, une préparation à l’Open d’Australie, avec en prime de précieux points pour les joueurs qui en manquaient en vue d’une qualification à ce tournoi majeur.

La recette a fonctionné au delà des espérances du monde tennistique calédonien : les meilleurs espoirs français  sont passés par les courts du Ouen Toro, mais également des étrangers, américains, européens. On a retrouvé ensuite leur nom aussi bien à Melbourne qu’à Roland Garros.

Cette année encore, et ainsi que toute la presse s’en est fait l’écho, des joueurs célèbres sont à Nouméa. Une des meilleurs paires au monde, des individuels parmi les 150 meilleurs mondiaux. De quoi « affuter » nos locaux dans les qualifs. Ou de donner l’occasion à nos espoirs de haut niveau comme Maxime Chazal de faire leur première expérience du tournoi de Nouméa.

UN FORMIDABLE APPEL POUR LES JEUNES CALÉDONIENS

L’Open de Nouvelle-Calédonie est aussi un formidable appel pour les jeunes calédoniens, joueurs en herbe ou en progression, de toutes ethnies et dans toutes les Provinces. D’ailleurs, l’un des courts du Central ne s’appelle-t-il pas « Wanaro N’Godrella » pour honorer le seul calédonien a avoir fait partie de l’équipe de France de Coupe Davis.

Aujourd’hui, Marc Ledru est spectateur. Des jeunes dirigeants ont pris la relève, et Gérard Winter est aux commandes. Le monde du tennis est en joie, le public est ravi. Pourtant, ce tournoi d’exception risque de s’arrêter.

QUALITÉ DE SURFACES DE JEU INSUFFISANTE : RETRAIT DU LABEL ATP

Sur les traces de "Bill" Wanaro NGodrella
Sur les traces de « Bill » Wanaro NGodrella

En cause, l’état des courts. Plus au niveau. L’ATP commence à s’en émouvoir, après avoir été indulgente pour un tournoi que tous apprécient, et désormais connu dans le monde entier tennistique. L’épée de Damoclès : le retrait du label ATP pour qualité des surfaces de jeu insuffisante.

Car la règle est la règle. Depuis des mois, les appels à un effort somme toute modeste au regard de ce que le tournoi « rapporte » et apporte à la Calédonie n’ont toujours pas rencontré d’écho.

Un enjeu : les jeunes, celles et ceux qui rêvent, un jour, de marcher sur les traces de « Bill » Wanaro N’Godrella.