Une majorité du Congrès a décidé d’augmenter les taxes à l’importation sur la plupart des produits importés concurrents de production agricoles locales. Une façon de traiter les problèmes économiques en faisant supporter la charge par les consommateurs et les contribuables. Et une nouvelle inflexion à gauche.
Ce n’est un secret pour personne : certains productions locales connaissent des difficultés. Pas toutes, bien sûr. L’eau du Mont Dore est souvent citée en exemple : pas de contingement, une concurrence ouverte, et le produit local ne cesse d’augmenter ses parts de marché.
Source d’inflation
D’autres secteurs sont moins performants, et les explications de manquent pas. Ce sont les solutions qui, depuis des décennies, sont absentes. Et la seule que les responsables ont mis en œuvre est économiquement désastreuse : l’augmentation des protections conduisant à un renchérissement des produits importés. En imaginant qu’une telle pratique va protéger ou faire redémarrer les productions locales.
Ce raisonnement n’est pas toujours impropre. Mais les résultats qu’il génère sont loin d’être favorables au consommateur. Pire, il est source d’inflation, et parfois de frustration. Ainsi par exemple, la cotation de la pomme de terre en métropole au 28 décembre ressortait au « plus haut du mois de décembre autour des 142,5 €/t », soit 17.000FCFP la tonne, ce qui donne aux alentours de 170FCFP le kilo.
90 FCFP le kilo de pomme de terre sur le Carreau d’Agen

Mais sur le carreau d’Agen, fin novembre 2014, la pomme de terre « rubis » se vendait en moyenne 0,75€ le kilo, soit aux alentours de 90FCFP. Evidemment, on trouve plus cher. En 1996, Maître Cornette de Saint Cyr a vendu aux enchères à l’hôtel Drouot un lot de 5 kilos de bonnottes à 15.000FF, soit … plus cher que la truffe. Mais c’est une exception d’anthologie, et nous n’en sommes pas encore là !
Vient ensuite le jeu de l’alignement des prix. Plus les prix à l’importation sont élevés, et mieux c’est pour la production locale qui peut se hisser au niveau supérieur. Humain. C’est ainsi que parfois, les prix des légumes locaux atteignent des sommets vertigineux.
Alors bien sûr, le souci de maintenir les agriculteurs « à flot » et louable. La France est en outre la championne du monde de la subvention aux productions, et la Nouvelle-Calédonie est, de ce point de vue, bien française.
Mais soutenir les productions agricoles ne vaut pas que le consommateur trinque encore. D’ailleurs, si l’on calculait le coût économique de la mesure, on s’apercevrait qu’il est disproportionné par rapport à la valeur ajoutée locale.
Au moment où il est fortement question d’encourager l’innovation, il serait bon d’innover en matière économique et fiscale.