2015 – ANNÉE DE CRISES
L’année qui s’achève s’est ouverte sur une crise. Elle était politique avec la Nouvelle-Calédonie sans gouvernement pendant un peu plus de 3 mois.
Dans ce contexte, les autorités ont paru ignorantes de la crise mondiale des matières premières. Celle-ci a atteint notre territoire en lui faisant découvrir les pertes abyssales de opérateurs métallurgiques : Eramet-SLN, Valé NC et Glencore. Compte tenu du poids direct, indirect et induit des secteurs miniers et métallurgiques, le reste de l’économie calédonienne a commencé à ressentir les effets d’un refroidissement. A l’exception notable, mais normale, du secteur alimentaire.
C’est dans le droit fil de cette situation que le conflit des rouleurs a paralysé le pays pendant plusieurs semaines. Leurs craintes sur les réductions de demandes autraliennes de latérites se sont révélées fondées, avec la quasi-faillite de l’usine de Yabulu.
Au relevé des rendements fiscaux, les collectivités ont du constater que les finances publiques ne pouvaient échapper à cette panne de croissance. Les budgets ont donc du être contraints, à l’exemple du budget de la Nouvelle-Calédonie et des dotations locales aux provinces et aux communes qui viennent d’être adoptés. Préoccupante également : la rupture de trésorerie de la Nouvelle-Calédonie, une première depuis 25 ans.
Quant aux comptes sociaux, la presse locale a régulièrement annoncé quels étaient leurs besoins considérables, sous peine de crise de paiement des prestataires notamment.
ANNÉE 2016 – CELLE DE TOUS LES DANGERS
L’année 2016 sera donc l’année de tous les dangers car si tout peut évoluer de manière imprévue, rien, pour l’heure, ne laisse entrevoir d’améliorations évidentes.
Au plan politique, hors le renouvellement possible du gouvernement à l’issue de la période de « stabilité » imposée par la Loi Organique suite aux démissions successives des élus de Calédonie Ensemble en 2011, l’année sera marquée par la préparation des élections aux Parlement en 2017. Législatives, Sénatoriales, de ce point de vue, rien n’est écrit et tout est possible car si les loyalistes sont certains d’emporter le siège de député de Nouméa et des Iles, qui d’entre eux obtiendra la cocarde ? Pour le reste, c’est aujourd’hui l’inconnu. Objet d’unions ou de désunions ?
Dans le domaine économique, la crise va faire connaître ses effets, dont les plus immédiats seront la montée du chômage. Au sommet de l’échelle des dangers se situent les décisions des grands groupes métallurgiques. Restera, restera pas, sujet sensible d’abord pour Glencore, et dans une mesure plus nuancée, Eramet ?
Quant à la mine, la crise des exportations risque de faire de lourds dégâts, notamment en Brousse.
Cette menace aura des incidences sur le bâtiment, privé de grands chantiers, et dont le petit champ de construction soutenu par des incitations fiscales vient de se réduire par la décision du Congrès.
Les réductions d’activité économique vont évidemment peser sur les rentrées de la Cafat, et les finances publiques peuvent se retrouver face à des choix similaires à ceux du gouvernement national au regard de la Sécurité Sociale.
Tout cela risque d’être désastreux pour les finances publiques. Les difficultés de trésorerie, toujours réelles, risquent de provoquer la chute d’entreprises en panne de cash flow. Les réductions des interventions publiques qui sont pour l’instant passées presqu’inaperçu, vont poser des problèmes à plusieurs établissements publics.
Ce contexte ne sera évidemment guère favorable à la consommation. C’est tout le commerce non alimentaire qui sera impacté.
Ce paysage n’est malheureusement pas une fiction, même si rien n’est encore écrit. Seules lueurs susceptibles d’allumer un espoir : un retournement spectaculaire de la conjoncture nickel ou de réelles décisions de relance économique de la part des autorités.
Et bonne nouvelle tout de même : le concert de Johnny en avril qui remettra un peu de chanson dans l’air