Les Républicains : annonce d’une recomposition politique

En annonçant la création d’un Comité de Coordination, et dans la foulée, la mise sur pied d’une Fédération élargie des Républicains en Nouvelle-Calédonie, les initiateurs de ce projet souhaité par Nicolas Sarkozy enclenchent, de fait, une recomposition politique. Explication.

Si en effet, le Rassemblement présente une structure et des troupes plus conséquentes que ses partenaires, il n’en demeure pas moins que les Républicains, même en « Fédération », seront un nouveau parti politique.

L’UNION A FAIT SON OEUVRE
Alors que les divisions faisaient rage, que s’est-il passé, en 1977, sous l’égide d’une initiative prise par Jacques Lafleur ? Un regroupement de l’EDS (Entente Démocratique et Sociale) son parti, avec notamment le MLC (Mouvement Libéral Calédonien) de Jean Lèques, l’UD (Union Démocratique de Dick Ukeiwé), l’Union des Kanak pour une Calédonie Multiraciale et une large fraction de l’AICLF (Association des Indigènes Calédoniens et Loyaltiens Français) emmenés par leurs fondateurs historiques, et notamment le Grand Chef Nea Galet, Doui Matayo Wetta ou encore Auguste Parawi Reybas, pour former le RPC (Rassemblement pour la Calédonie), puis le RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République).

Quelques années plus tard, il ne subsistait que le RPCR. L’EDS, le propre parti de Jacques Lafleur avait fait œuvre d’union.

En sera-t-il de même pour les Républicains ?

images-1Le temps répondra à cette question. Mais la dynamique du regroupement calédonien sera « boostée » par la montée en puissance des Républicains « nationaux ». Cette dynamique sera probablement de nature à lier irrémédiablement le mélange qui vient d’être lancé.

UN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ISSU DES REPUBLICAINS
En outre, lors des prochaines échéances électorales, cette union sera forcément cimentée par les épreuves des campagnes, et durablement consolidée en cas de succès. Surtout si, comme cela est fortement prévisible, le prochain Président de la République est issu des rangs des Républicains.

Une page est donc peut être en train de se tourner. Mais n’est-ce pas à ce prix que la division mortifère pourra faire place à la nécessaire union, face aux échéances capitales qui attendent la Calédonie ?

Seul refus notable, celui du MPC (Mouvement Populaire Calédonien) dont le Président, Gael Yanno, ancien député UMP, est pourtant membre des Républicains. Mais à Paris seulement.

ISSUS DU RPCR
Parmi les commentaires hostiles à la création de la nouvelle fédération, celui qui fustige « le retour de l’ancien RPCR ». Seulement voilà, tous les « loyalistes », presque sans exception, viennent de ce parti qui a été le rempart contre l’indépendance avant et au cours des événements subis par la Nouvelle-Calédonie. De quoi laisser un espoir de regroupement, sinon des ténors politiques, au moins, des électeurs, pour affronter l’échéance de 2018.