Nickel : CUBA UNE MENACE POUR LA CALÉDONIE ?

La libéralisation des échanges qui résultera du rétablissement des relations diplomatiques entre les USA et Cuba aura-t-elle des répercussions à des milliers de kilomètres de là, en Nouvelle-Calédonie ? Cuba figure en effet parmi les principaux producteurs mondiaux de nickel et de cobalt. La levée de l’embargo est suivie attentivement par les industriels américains dont certains lorgnent déjà sur les gisements et la production situés à quelques centaines de kilomètres seulement des sites US. Explications.

Obama en a fait un des objectifs de son mandat, parallèlement au règlement du nucléaire iranien. Mais les enjeux de paix poursuivi par le prix Nobel ont, comme pour toute action américaine dans le monde, des arrières pensées électorales et économiques.

Pour Hillary Clinton, candidate démocrate, les voix de la Floride et de la diaspora cubaine sont importantes. Quant à l’économie qui a retrouvé le chemin de la croissance, ce sera tout bénéfice pour elle.

cuba-moaCuba possède des réserves considérables de nickel et de cobalt avec le Canada, la Russie, l’Australie et la Nouvelle-Calédonie. 7è exportateur, 8% de la production mondiale, le pays s’appuie sur les réserves de Moa Bay, dans la province de Holguin, où elles sont estimées à 800 millions de tonnes prouvées, et 2 millions de tonnes probables. Près de 30% des gisements de la planète.

L’exploitant occidental est Sherritt International, une compagnie canadienne dont les dirigeants ont été « punis » par l’administration américaine. Le minerai de Moa est raffiné dans l’Alberta et les installations cubaines sont en phase d’extension qui devrait porter la production à 48.000 tonnes sur un total actuel, tous producteurs confondus, de 70.000 tonnes.

Ce retour prochain dans le marché constitue-t-il une menace pour le nickel calédonien ? Tout dépendra en grande partie des conditions dans lesquelles les usines de Vale et de Glencore vont atteindre leur plein régime.

La production cubaine pourrait être portée à 120.000 tonnes en 2020, date à laquelle la production calédonienne devrait enfin atteindre une capacité de 200.000 tonnes. Sur le marché, c’est d’abord la demande qui orientera la vente.

Restera, évidemment, la compétitivité des entreprises. Un domaine où les coûts calédoniens ne sont pas à l’avantage de notre production, mais pour lesquels des efforts considérables sont en cours chez les trois industriels installés sur le territoire.