Le dossier chaud du gouvernement de Manuel Valls est la réforme des collèges, dans laquelle est incluse une réforme des programmes. Toucher à l’école a toujours provoqué de vives réactions des milieux enseignants et politiques. La réforme actuelle n’échappe pas à la règle. Syndicats, opposition et quelques voix de gauches s’élèvent. Une grève est programmée. Dur baptëme du feu pour Najat Vallaud-Belkacem.
Grandes pointure incompétentes ou nocives
Le magazine le Point montre du doigt ce qu’il appelle « les vrais responsables ». « Aucun enseignant du secondaire, sinon un retraité du Snes », « des universitaires de haut rang qui ne sont jamais allés dans un collège, sinon pour y emmener leurs enfants », « une sociologue qui depuis des décennies, œuvre à démanteler ce qui reste encore debout », « un représentant de la ligue de l’enseignement, associations qui jouent un rôle éminent dans le sport et les colonies de vacances », « Michel Lussault … le remplacement des notes par des pastilles de couleur, c’est lui ». Le journal ne fait pas dans la dentelle.
Quant au Snes, dans un tract très dur, il dénonce « un projet qui dégrade encore les conditions de travail et d’études », « un projet qui n’apporte rien aux élèves ».
Soutien du Premier ministre
La ministre de l’Education nationale a bien tenté quelques ouvertures, rien n’y fait. Quant au Premier ministre, il est monté au créneau . « Oui il y a des grands ministres de l’Education dans l’histoire de la République, Najat Vallaud-Belkacem sera l’une de ces grands ministres ».
Quant à Nicolas Sarkozy, il a dénoncé un « projet désastreux pour notre République », affirmant que « dans le combat effréné pour la médiocrité, Christiane Taubira est en passe d’être dépassée par Naja Vallaud-Belkacem ».
Conséquences pour la Nouvelle-Calédonie
Bien entendu, les réformes envisagées risquent d’avoir des conséquences pour les 33 collèges de Nouvelle-Calédonie dès la rentrée 2016. Cependant, le socle commun de connaissance et de compétence relève du Congrès.
Cette question sera inévitablement évoquée lors de la poursuite des discussions sur le projet éducatif de la Nouvelle-Calédonie.
Le question se pose également sur la pérennité du Brevet des Collèges, dont la réforme suggère la disparition.
De beaux sujets pour le « ministre » de l’enseignement et la commission ad hoc du Congrès.
Les points de friction de la réforme des collèges et des programmes
Langues vivantes.
L’apprentissage de la 2e langue vivante sera avancé en 5e (4e aujourd’hui), tandis que la première langue vivante sera généralisée dès le cours préparatoire.
Mais les classes européennes disparaîtront, jugées trop élitistes (11 % des élèves issus majoritairement de familles CSP +), tout comme les classes bi-langues, sauf en zones frontalières pour les élèves qui auraient commencé une autre langue que l’anglais en primaire, comme en Alsace ou en Moselle avec l’allemand.
Langues anciennes.La fin du latin et du grec ? Non, assure le ministère. Le latin pourra continuer d’être étudié dès la 5e , et le grec en 3e. Les collèges qui proposaient le latin en option « pourront l’inclure dans la matière langues et cultures de l’Antiquité ».
Tronc commun. La réforme prévoit un tronc commun et des enseignements complémentaires adossés aux programmes dispensés sous forme d’enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), qui représenteront 20 % de l’emploi du temps.
Programmes.Le volume global horaire des disciplines est maintenu, assure le ministère. Les programmes ne seront « ni allégés ni alourdis », mais « plus progressifs et cohérents ».
L’histoire est au cœur de la polémique, sur le retour ou non de la chronologie, de la place de l’enseignement du fait religieux (christianisme, islam notamment) et des Lumières. Une clarification s’impose manifestement pour lever tous les fantasmes et les inquiétudes.
Accompagnement personnalisé. Actuellement limité aux 6es , il est étendu à tous les niveaux.
Brevet. Le diplôme national du brevet est appelé à évoluer, voire à disparaître. Polémique à venir.
Autonomie.Les collèges pourront s’organiser plus librement. Une mesure qui fait redouter aux syndicats redoutent une mise en concurrence entre les établissements et une aggravation des inégalités. Le ministère répond souplesse et travail d’équipe.