Toute occupée à ses échéances politiques, aux conflits générés par les soubresauts de son gouvernement, à la modification de la loi organique et ses conséquences sur le corps électoral, la Nouvelle-Calédonie en oublie les fondements de sa situation actuelle plutôt bonne : sa santé économique.
400 FAMILLES EN DIFFICULTÉ
La mise hors service d’un des deux fours de l’usine du nord aura des conséquences que l’on ne connaît pas encore entièrement. Pour l’heure, une mission d’audit débarquée sur le territoire sur commande de Glencore met au propre une situation de KNS passée comme jamais au crible.
« C’est une crise, pas une catastrophe » communique KNS. Certes. Mais en tout cas, toute crise économique a des répercussions sur l’emploi, la consommation, l’activité des entreprises.
Dans un premier temps, KNS serre tous les boulons. Objectif : réduire de manière drastique les dépenses, donc les budgets. Visés en priorité : les sous-traitants dont l’activité devra s’ajuster dans les 3 mois à une production de 14.000 tonnes au lieu des 35.000 annoncées.
Résultat : des coupes franches dans l’activité et donc les effectifs. Et en clair, une réduction qui peut être estimée à 400 emplois. Ce qui impacte, à la louche, 400 familles.
UN PRÉCÉDENT DANS LE SUD
L’usine Valé, dans le sud, avait dans un passé récent, subi des déboires, sinon de même nature, du moins aux conséquences comparables. La fermeture de l’installation avait directement touché les sous-traitants de la société. Mais la conjoncture était bien différente, aussi bien politique qu’économique.
L’économie du territoire était en phase ascendante, tandis que le contexte politique était davantage apaisé. Il n’y a jamais de bon moment pour une crise, mais celle-la intervient vraiment à un mauvais moment.
CONSÉQUENCES AU NORD COMME AU SUD
En Province nord, et plus particulièrement dans le périmètre de VKP, la consommation et le logement vont pâtir de ces réductions. D’autant que le nombre d’expatriés va être réduit sans délai d’un bon 40%.
Les logements, hors de prix dans la zone, ont connu un regain d’investissements ces derniers mois. Et souvent, d’endettement … Des évolutions sont prévisibles dans ce secteur aussi.
Parmi les sous-traitants, certains sont du nord. Ceux là seront probablement traités plus favorablement. Pour les sous-traitants du sud, la réduction des personnels et des marchés aura un impact global sur leur activité et leur perspectives 2015-2016.
CRISE PASSAGÈRE OU RISQUE DE SPIRALE ?
Rien, pour l’instant, ne permet d’affirmer que pour KNS, au delà de cette « crise », tout repartira de plus belle ensuite. Le calendrier optimiste positionne le redémarrage à pleine capacité avant la fin 2016.
Mais les décision finales, au plus haut niveau de Glencore, ne sont pas encore prises. Et la conjoncture zinc et cuivre, autres atouts de la compagnie, est également mauvaise.
Valé n’a souffert que d’une accident du travail, ces temps-ci. Mais les dirigeants de l’usine du sud sont eux aussi nerveux, compte tenu des « commandes » de la direction centrale en matière de production et donc d’équilibre, et de la mauvaise situation du cours du fer, activité majeure du brésilien.
Nous reviendrons dans de prochains articles sur ces questions fondamentales. En attendant, une seule certitude : le chômage annoncé ne pourra pas être absorbé sans difficulté dans une économie qui connaît un ralentissement ces derniers mois. Et surtout, qui doute, à la suite de décisions politiques qui ne portent guère à la confiance.
En clair, les autorités doivent se préparer à une situation de crise. La première dans l’euphorie de ces dernières années.