L’usine du nord menacée ou pas ? Glencore audite …

3,8 milliards de dollars en 2007, 5 milliards en 2013, et 7,3 milliards de dollars, soit près de 900 milliards de CFP actuellement, la facture de l’usine du nord est salée pour Glencore. Qui finance le projet à 95%.

 Dans un marché du nickel plus que morose, les 500 tonnes de métal en fusion échappées du four n°1 le 26 décembre dernier a sonné le glas de la rentabilité rapide de l’usine. Pour 20 millions de dollars de coût au bas mot, il n’est pas question de réparer le four, ou plutôt les fours, puisque le four n°2 souffre de la même anomalie, mais de reconstruire les équipements.

 En 2014, l’usine a produit 14 000 tonnes. Ce sera tout juste 15 000 tonnes en 2015. De surcroît, de 54 000 dollars la tonne en 2007, le cours en est tout juste à 12 500 dollars. Certains analystes n’excluent pas un krach avec la mise éventuelle à nouveau sur le marché du minerai indonésien, et la montée en consommation du nickel de récupération chinois, le Nickel Pig Iron.

 Certes, les déclarations rassurantes s’enchaînent depuis ce nouveau coup dur de l’usine du nord, après les déboires de la centrale électrique. Pour Glencore, dit-on, ces factures ne seraient pas trop lourdes au regard des 140 milliards de dollars de chiffre d’affaires du groupe.

 On cite aussi les réserves colossales, tout comme la très bonne qualité du minerai calédonien.

 Sauf que les actionnaires commencent à trouver la note salée, dans un contexte qui n’offre guère de retour sur investissement avant des lustres. Or un actionnaire, dans le concert mondial capitalistique, c’est d’abord un copropriétaire de l’entreprise qui attend des dividendes.

 La note, justement, va être passée au peigne fin, par une équipe lourde d’auditeurs. Tout va être vérifié, analysée, rapporté. Objectif avoué : informer la direction et les actionnaires sur les pertinences de nouveaux investissements. Et le réel profit à court, moyen et long terme de cette opération.

 S’il est commode d’affirmer que le coût de l’usine du nord est absorbable sans difficulté au regard de la surface financière de Glencore, dans quel sens faut-il prendre cette affirmation. Le coût éventuel de nouvelles dépenses, ou le coût éventuel d’un retrait ?