Ce fut un “blitzkrieg” : en “deux coups de cuillère à pot”, l’affaire a été bouclée. A la surprise de l’UCF, du Rassemblement UMP et d’une partie de l’Union Calédonienne.
Quelques remous vont d’ailleurs certainement agiter le plus vieux parti politique local. Tuiyenon et Wamytan avaient eux annoncé un nouveau “tour de table” avec les autres partis politiques pour mieux déterminer leur choix définitif. A l’évidence, ils ont été court-circuités. Au sein de leur propre famille politique. Gibert Tuiyenon a d’ailleurs boudé la réunion d’élection du Président.
Philippe Gomès est passé par là … A l’évidence, il a négocié sans relâche, surmontant les réticences, gommant les difficultés apparentes. Une victoire à la Pyrrhus ?
L’avenir nous le dira. L’avenir proche d’ailleurs, puisque pour que le gouvernement fonctionne, il faut répartir les secteurs et obtenir pour cela l’accord signé de tous les membres du gouvernement. Il faudra ensuite faire fonctionner la collégialité, dans une ambiance où une partie des élus se sont sentis trahis.
Bizarre fonctionnement probablement, miné de chausse-trapes, empli d’arrière-pensées de règlement de compte et de visées électorales, promis à affronter les difficultés de la division interne, et de la division au Congrès. Du pain sur la planche, pour l’équipe au pouvoir.
Existe-t-il des contreparties ? Bien sûr. Si les élus calédoniens devenaient de saint hommes et femmes, pratiquant la générosité désintéressée, les chercheurs en sciences politiques du monde entier seraient déjà à Tontouta !
Les contreparties figurent dans le communiqué des indépendantistes, immédiatement après l’affirmation … que l’affaire ne souffre pas de contrepartie.
La première est : “finaliser les transferts de compétences”. Cela signifie au minimum les transfert optionnels prévus au fameux article 27 dont il sera sûrement question rapidement. Mais “finaliser” pourrait être également transférer ce qui ne l’a pas été totalement, à l’image de l’enseignement. Enfin, quid des compétences régaliennes, pour lesquelles une mission parisienne vient récemment de séjourner à Nouméa ?
La seconde est “adopter une stratégie minière et industrielle commune”. Sous ce vocable se profile évidemment les “demandes” de la SMSP, donc de la Province nord, de disposer du nickel calédonien pour les besoins de l’usine de Posco, l’avenir de l’entreprise minière indépendante calédonienne, et le redressement fiscal de la SMSP.
La troisième est “engager les réformes économiques, sociales, environnementales et culturelles nécessaires au développement du pays”. On peut tout mettre, dans ce chapitre, depuis les marques tangibles de la citoyenneté, en passant par une orientation de la structure économiques calédonienne. Dewe Gorodey, pour sa part, a clairement indiqué que le Palika s’attacherait au régime fiscal. La conception économique et fiscale du Palika est connue …
“Préparer le referendum de sortie prévu par l’Accord de Nouméa” est la quatrième. Pour cette partie, pas de mystère, ce sera le “referendum” éclairé. Sauf que personne, pour l’instant, ne sait ce que ce concept contient juridiquement. Ce qui est sûr, c’est que le soutien indépendantiste fera évidemment partie de “l’éclairage”.