Qu’on l’aime ou pas, qu’on la trouve partisane ou neutre, avec ses imperfections et ses qualités, NC1ère a changé la Nouvelle-Calédonie en 50 ans.
La télé a transformé notre mode de vie, d’abord. En 1965, l’ordonnancement et les conversations du dîner s’en sont trouvés bouleversés. Le journal télévisé s’est invité à la maison, alimentant les commentaires, apportant les images animées de l’information, contrairement aux images figées jusque là réservées à l’antique France Australe.
Et puis, les jolies téléspeakerines délivraient les programmes de manière charmante, comme en Frônce. Et puis elles annonçaient le temps qu’il ferait, en image.
Dans la journée, la « petite lucarne » est devenue la compagne des femmes et des hommes au foyer. Sans compter les films, et les soirs de veille. Le coucher plus tard, pour beaucoup de familles. Les enfants compris.
Et depuis, sans jamais s’arrêter, la télévision a été le facteur qui chaque jour, a apporté dans la boîte à lettres alors cathodique, les nouvelles de Calédonie et de partout ailleurs. Fulgurante accélération. Avec le poids des phrases, et le choc des images. Toute la vie politique, économique, sociale culturelle, toutes les transformations de la société calédonienne, toute l’actualité du monde : d’un seul coup, et depuis 50 ans, les calédoniens ont bénéficié de cette étrange fenêtre venue d’ailleurs, mais rapidement ancrée dans leur paysage.
Ils ont pu « voir » qu’ils n’étaient pas seuls au monde… Qu’il y avait mieux. Ou qu’il y avait pire.
La télé a changé aussi les rapports humains, et les comportements. Parce qu’elle a profondément modifié la communication. Celui qui ne « passe » pas à la télé, ou qui «passe mal » à la télé, malheur à lui s’il est élu ou représentant d’un corps social. Et anonyme, il est soudain écouté par des dizaines de milliers de personnes. Un amplificateur sans pareil.
La télé a-t-elle fait progresser les esprits, les débats, les grandes causes ? Chacun peut y apporter sa réponse personnelle. Mais une chose est sûre : sans la télé, tout aurait été différent.
Aujourd’hui, grâce au numérique, à la TNT, à Canal Plus, les calédoniens jouissent d’un accès exceptionnel au monde de l’information, de la culture et du divertissement. Une petite locale, NCTV, a pointé le bout de son nez.
Dans ce paysage audio-visuel désormais riche, peu ou prou, bien ou mal, parfait ou imparfait, RFO, puis finalement NC1ère a « fait le job ». Ce fut une promesse du Président de Gaulle, rappelait son directeur. Alors, merci, et à vous aussi, mon général.
JC Gaby Briault